Mikhaïl i. rostovtseff, la peinture décorative antique en russie méridionale, saint-pétersbourg 1913-1914

Éditer en traduction française le livre volumineux et touffu de Rostovtseff sur La peinture décorative antique en Russie méridionale, paru à Saint-Pétersbourg en deux volumes (1913 et 1914), était une gageure. Outre la difficulté inhérente à toute traduction, n'était-il pas aberrant de vouloir mettre à la disposition des lecteurs un texte vieux de quatre-vingt-dix ans? L'entreprise d'Alix Barbet avec le concours scientifique de Véronique Schiltz et ceux de deux traductrices, Arlette Fraysse et Andrea Rychtecky, a pu aboutir après sept ans d'un travail minutieux. Ce livre, paru en russe à la veille de la Première Guerre mondiale, était inaccessible, quasiment introuvable, et pourtant irremplaçable. Il présente toutes les peintures découvertes en Russie méridionale, depuis l'époque hellénistique jusqu'à l'époque romaine tardive, essentiellement des tombeaux dont la quasi-totalité à disparu aujourd'hui. Chaque monument fait l'objet d'une description détaillée, illustrée par des planches - la plupart en couleur - dont la fidélité a pu être contrôlée notamment pour deux d'entre eux encore visibles à Kertch, l'antique Panticapée. Mythologie et rites, mobilier funéraire, armement, monnaies et décors, description des différents peuples de Russie méridionale et ceux avec lesquels ils étaient en contact, l'auteur brasse une documentation s'étalant sur une aire géographique immense et une période historique d'une dizaine de siècles. Des index très abondants permettent de s'orienter facilement dans cette riche matière. Des commentaires et notes de bas de pages de la rédactrice et des traductrices réactualisent certains développements indéniablement vieillis. La bibliographie complémentaire ajoutée à celle de Rostovtseff couvre ainsi le large panorama des civilisations qui se sont succédé en Russie méridionale.