Résumé
Beaucoup a été dit sur la mise à distance de la mort dans les sociétés occidentales du second XXe siècle, après qu'elles ont sombré à corps perdu dans la violence extrême des guerres et des crimes de masse. En proie à une sécularisation toujours plus profonde, doublée d'une forte tendance à la médicalisation, elles auraient cherché à esquiver le cru de la mort - remisé dans l'univers aseptisé de l'hôpital, délégué à une chaîne de professionnels. À ce cadre de pensée, qui postule jusqu'au déni de la mort, un renouvellement des travaux sur le deuil s'intéresse toutefois aux possibilités de liaison entre des réalités données pour séparées. S'il est indéniable, par exemple, que certains rituels funéraires font l'objet d'un long désinvestissement, d'autres s'élaborent avec l'époque. Peau tatouée, vêtement de deuil, minute de silence, traversée attentive d'un cimetière de quartier ou quête des traces disparues : voici quelques-unes des explorations d'un lien aux morts qui s'agite de façon parfois subreptice, inattendue, et traverse aussi la chair des vivants. S'emparer de la puissance de transformation des disparus, cheminer dans l'après-vivre des morts, tels sont les enjeux de cette 8e livraison de Sensibilités.
Sommaire
Dispute
Stéphanie Sauget, historienne : " En finir avec le déni de la mort ? Autour de Philippe Ariès "
Recherche
Raphaëlle Guidée, littérature comparée : autrice de
Mémoires de l'oubli. William Faulkner, Joseph Roth, Georges Perec et W.G. Sebald
(Paris, Classiques Garnier, 2018). Dans cet ouvrage, montre comment le récit romanesque donne un statut aux
morts inapaisées
(i.e. générées par les violences de masse, entreprises génocidaires). Son article irait toutefois jusqu'au présent, pour évoquer les reconfigurations récentes du deuil.
Valérie Albac, historienne du deuil et de ses vêtements : " Peindre couleur bois de ton moyen ; plafond gris-bleu clair ; six mois de deuil " Le deuil, une étiquette sans affect ? " : pour ce dossier, propose un texte inédit à partir d'extraits de presse, rubrique " courrier " dans laquelle les lecteurs posent une diversité de questions sur
le temps et les tenues de deuil
(pour une sœur, pour une grand-mère), et ce pèle mêle avec des préoccupations les plus triviales.
Saskia Meroueh, historienne : " Commémorer les défunts par corps. Tatouages post-attentat et deuil collectif à Manchester. " Faire son deuil des morts dans un attentat au centre de nos villes a poussé, et pour la première fois dans leur vie, un nombre de gens non négligeable à
tatouer cette perte
et cet événement sur leur peau, sorte de mémorial personnel et durable, de rituel à la fois individuel et collectif.
Emmanuel Saint-Fuscien, historien : "
Au-delà de la minute de silence ?
L'hommage aux morts des attentats de 2015 en milieu scolaire ".
Georges Didi-Huberman : " Parler, par les yeux, avec les morts ". Sur la
présence des morts dans la vie des vivants
, dans l'agir des vivants, au Mexique.
Expérience
Thomas Giraud, juriste, écrivain : " Cimetière de la Miséricorde (2 septembre-4 décembre 2019) ". Sous la forme d'un journal, ses traversées et déambulations quotidiennes dans un cimetière nantais, où il observe les traces d'une
transformation du rapport des vivants à l'espace des morts
, et réfléchit en particulier à l'apparition de nouvelles marges socio-spatiales.
Christine Détrez, sociologue : propose un montage de mails et d'images pour faire le
récit d'une expérience " d'imposture " rendue possible par les virtualités d'Internet
: se faire passer pour sa mère morte.
Cloé Drieu, historienne : " Le deuil à fleur de peau. Photographies d'une c
érémonie de deuil chez les Bakhtiari (40ème jour) Iran
(province d'Isfahan) 2003 ".
Pierre Christin, écrivain et scénariste de bande dessinée : " Mon corps est son tombeau " : témoignage illustré par Sébastien Verdier :
Vivre au quotidien avec l'organe d'un mor
t.
Maylis de Kerangal, écrivaine : Nouvelle littéraire
Arnaud Esquerre, sociologue : À chaud.
Autour du covid 19
.
Comment ça s'écrit ?
Chowra Makaremi : écriture documentaire et sciences sociales
Dominique Memmi : écrire le corps social
Caractéristiques techniques
PAPIER | NUMERIQUE | |
Éditeur(s) | Anamosa | |
Auteur(s) | Collectif | |
Collection | Sensibilites | |
Parution | 28/01/2021 | 28/01/2021 |
Nb. de pages | 189 | - |
Format | 21.2 x 28.1 | - |
Couverture | Broché | - |
Poids | 504g | - |
Contenu | - |
ePub |
EAN13 | 9782381910055 |
9782381910062 |
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