Beyrouth

Jade Tabet, Marlène Ghorayeb, Eric Huybrechts avec la contribution de Eric Verdeil - Collection Portrait de ville

64 pages, parution le 15/11/2001

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Résumé

On imagine volontiers que les grands chantiers de reconstruction en cours à Beyrouth sont le fruit de la guerre qui, durant quinze ans (1975-1990), l'a coupée en deux ; non par un mur comme à Berlin, mais par une ligne de démarcation tout aussi sanglante et dont les traces subsistent encore, tant matériellement que culturellement. Pourtant, si les destructions et les dégradations dues à la guerre sont réelles (10% de la ville détruits, 23% dans le secteur de la ligne de démarcation), la démolition du centre avait commencé bien avant et est un thème récurrent dans l'histoire de Beyrouth ; comme l'est aussi - avec une intensité particulière, même si aucune ville n'y échappe - le bras de fer permanent entre réglementations urbaines et spéculation foncière, contre lequel achoppent les entreprises de planification successives.

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, lorsque la bourgade devient ville au cours de la période ottomane (1516-1918), la logique de développement inspirée de l'Occident fait peu de cas du patrimoine bâti de la ville orientale. Si la place vient à manquer, on n'hésite pas à détruire pour moderniser : le quartier des souks en fait les frais dès 1915. Il connaîtra un ultime outrage en 1993, donc plusieurs années après la fin de la guerre. Sans doute la topographie n'est-elle pas étrangère à la tentation des décideurs d'éradiquer des quartiers existants, y compris relativement récents, la situation de la ville entre mer et montagne limitant les possibilités d'extension. Après la période ottomane, celle du Mandat français (1920-1943) puis celle du chéhabisme (1958-1964) connaîtront leurs lots de destructions-modernisations. La guerre crée ensuite un phénomène d'accélération dans la voie des destructions en les banalisant. La paix revenue en 1990, les spéculateurs suivent, dépassant même les capacités économiques de renouvellement urbain de la capitale libanaise, d'où, après une période d'effervescence, le ralentissement actuel des chantiers. Le réaménagement du centre-ville, projet-phare de la reconstruction, qui vise à remettre aux normes infrastructures et équipements pour attirer les investisseurs, entraîne de nombreuses expropriations et démolitions, même si quelques îlots et bâtiments publics sont soigneusement réhabilités avec des moyens importants.

Tous ces bouleversements ont suscité bien des controverses, tant de la part des expropriés que de certains intellectuels. Encore très marginale dans les années soixante, l'idée que le patrimoine bâti dans toute sa diversité, y compris celui du XXe siècle, est constitutif de l'identité d'une ville, comme l'est aussi la diversité sociale et culturelle, à Beyrouth peut-être plus qu'ailleurs, a depuis fait son chemin et devrait éclairer les futurs projets d'aménagement.

Gwenaël Querrien

L'auteur - Marlène Ghorayeb

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Sommaire

Beyrouth, entre mer et montagne
Histoire, de la médecine côtière à la porte de l'hinterland syrien
Métissages, la ville du mandat français
Indépendance, le miracle économique
Le Chéabisme, l'âge d'or du modernisme
Stratégies, de la guerre à la reconstitution
Promenades dans Beyrouth

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Caractéristiques techniques

	PAPIER
Éditeur(s)	Institut français d'architecture
Auteur(s)	Jade Tabet, Marlène Ghorayeb, Eric Huybrechts
Collection	Portrait de ville
Parution	15/11/2001
Nb. de pages	64
Format	21 x 29,5
Couverture	Broché
Poids	305g
Intérieur	Quadri
EAN13	9782904448591