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ISN - Informatique et sciences du numérique -

Interview auteur : Gilles Dowek à propos de son livre Informatique et sciences du numérique

Entretien avec l'auteur : Gilles Dowek

Gilles Dowek ask Quel est votre domaine de recherche ?

G. D. : Mon travail consiste à inventer des méthodes pour qu'il y ait moins de bogues dans les logiciels. Les bogues logiciels ont parfois des conséquences graves, par exemple dans le domaine de la santé (en imagerie médicale, en robotique chirurgicale, etc.), des transports (dans les voitures, les avions, les trains) ou de l'énergie (en particulier dans les centrales nucléaires).

C'est un travail qui a des aspects très concrets, mais qui nous mène aussi à nous poser des questions de fond, par exemple : un langage de programmation doit-il nous permettre d'exprimer uniquement ce que doit faire un programme ou aussi pourquoi il doit le faire ainsi ?

 

ask Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à la question de la formation des jeunes en informatique ?

G. D. : Le fait que les jeunes se détournent de plus en plus des études scientifiques commence à devenir inquiétant pour notre pays. Une des raisons (parmi d'autres, bien entendu) me semble être que l'enseignement des sciences n'a pas encore complètement pris en compte les énormes transformations des dernières décennies : extension du domaine de la science, déluge de données, nouveaux outils de modélisation, renforcement des liens entre science et technique, émergence de nouvelles sciences...
On ne fait plus de la science aujourd'hui comme il y a cinquante ans, et les lycéens le sentent bien. Cela fait partie de notre travail de scientifique que de contribuer, au côté des enseignants, à cette nécessaire modernisation.

 

ask Par quelle magie avez-vous réussi à faire tenir en moins de 300 pages les fondamentaux de l'informatique ?

G. D. : Il y a, fort heureusement, beaucoup de questions que nous n'avons pas abordées dans ce livre. Mais notre but était effectivement de donner aux lecteurs une vue d'ensemble de ce qu'est l'informatique. Nous avons, pour cela, d'abord construit une structure, formée des connaissances essentielles sur chacune des quatre grandes notions de l'informatique (langage, information, machine et algorithme). Nous avons ensuite ajouté à cette structure de nombreuses ouvertures vers des questions plus pointues (qu'est-ce que le cloud computing ?), historiques (qui a inventé l'ordinateur ?), juridiques (qu'est-ce qu'une licence ?). Enfin, nous avons cherché à tisser des liens entre les différents chapitres pour montrer la cohérence de l'ensemble.

 

askVous auriez pu diffuser ce manuel au format PDF, pourquoi l'avoir publié chez Eyrolles ?

G. D. : Il est vrai que jusqu'au XXe siècle, le seul moyen de diffuser un texte était de le faire publier par une maison d'édition. Aujourd'hui, il serait facile de le diffuser soi-même sur le Web. Il nous semble cependant qu'il y a deux bonnes raisons de travailler avec une maison d'édition telle qu'Eyrolles. Outre le fait, finalement secondaire, qu'il est moins cher d'acheter un livre comme le nôtre que de l'imprimer soi-même, la raison essentielle tient à ce que l'équipe avec laquelle nous avons travaillé a beaucoup amélioré notre texte : en nous demandant de réécrire les introductions de tous les chapitres, en faisant ressortir les définitions, les exercices, les compléments au cours, etc., et en apportant de nombreuses améliorations graphiques. Quand on enseigne l'informatique, il n'est en effet pas suffisant de s'adresser aux aires du langage des élèves, il faut aussi s'adresser aux aires visuelles de leur cerveau. L'état de l'exécution d'un programme, un arbre, un graphe, un circuit électronique, la structure d'un ordinateur... sont des objets géométriques avant d'être des objets textuels. Et la clarté des illustrations est essentielle à leur compréhension.

 

ask Que vous ont apporté les interactions avec les nombreux professeurs qui baignent dans les difficultés quotidiennes de l'enseignement et de la formation de nos lycéens ?

G. D. : J'ai participé, modestement, à la formation continue des enseignants qui seront en charge de cet enseignement "Informatique et Sciences du numérique" dans l'académie de Versailles. Il y avait un esprit pionnier réjouissant. L'ampleur du projet aussi était exaltante ; se dire que ce travail que nous faisions ensemble pouvait changer la vie de plusieurs dizaines de milliers de lycéens !

 

ask Laisser au professeur la liberté de choisir un langage, c'était important pour vous ? Y a-t-il certains langages que vous préféreriez d'un point de vue pédagogique ? *

G. D. : C'était essentiel. Et choisir un même langage pour tout le monde aurait créé d'inutiles querelles de chapelles. Laisser cette liberté aux enseignants était notre façon de leur transmettre le message que, quand on enseigne l'informatique, il faut accorder de l'importance aux connaissances stables, que les élèves pourront utiliser dans vingt ans, et non aux détails accidentels. Or, les langages passent et les concepts restent. À titre personnel, je n'ai pas de langage préféré, j'utilise un langage ou un autre en fonction du programme que j'écris.

Les codes de l'ouvrage sont traduits en Python, JavaScript, C, C++ et Java's cool.

 

ask Conseilleriez-vous ce livre à des professionnels, qu'ils soient autodidactes ou non ?

G. D. : En informatique, nous avons tous des lacunes, car aucun d'entre nous n'a eu une formation suffisante. C'est bien entendu le cas des chercheurs : nous sommes tous hyperspécialisés. Mais je crois que c'est aussi le cas de nombreux autres professionnels, qui ont des compétences pointues, mais manquent d'une vue d'ensemble. J'espère que ce livre pourra les aider à prendre un peu de recul.

Je le recommanderais également aux débutants en informatique à l'Université, en particulier à tous les biologistes, juristes, archéologues, etc., qui ont un cours d'informatique en marge de leur formation principale.

 

ask Belle réussite que d'avoir fait comprendre l'intérêt d'introduire cette discipline, pour la formation des jeunes scientifiques. Quelles perspectives pour les autres terminales ?

G. D. : Nous vivons tous dans le même monde numérique, les archéologues comme les juristes, les ingénieurs comme les commerciaux. C'est à chaque élève qu'il faut enseigner l'informatique. La Terminale S est un bon début, mais cela ne suffit naturellement pas.
L'école ne doit laisser aucun élève sur le bord de l'autoroute de l'information.

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