Permanence et relativité du trouble mental

De nouveaux aspects pathologiques sont apparus avec la transformation, relativement récente, des conditions d'observation et de soins des malades mentaux. Un problème essentiel est ainsi posé, pour libérer les patients de concepts empiriques devenus insuffisants et parfois arbitraires, voire nocifs. Dans l'intérêt du malade, la connaissance doit donc être assouplie et plus ouverte, tout en devenant plus rigoureuse. Le Dr Pierre Marchais a tenté de le résoudre, en abordant le trouble moins par ses formes apparentes, que par les dynamiques internes qui le structurent. À cet effet, il a introduit - dans l'observation - des notions élémentaires de logique moderne et d'ensembles, qui se prêtent à une telle approche, tout en permettant d'obtenir des données plus cohérentes entre elles et avec celles des sciences contemporaines. Cette méthode, dénommée systémale, lui a permis de reformuler la pathologie mentale de façon plus fonctionnelle en processus, de la préciser par l'étude des dysfonctionnements des diverses organisations psychiques, de leur intégration, et de leurs communications avec le milieu. Les aspects permanents, et relatifs, du trouble sont ainsi mieux définis. Cet ouvrage aborde ces diverses questions. Après un bref rappel épistémologique et méthodologique, l'auteur évoque la question du passage de la permanence à la relativité du trouble, pour l'observateur et le milieu, puis celle de la relativité du trouble pour un milieu et différents milieux socioculturels. Cette étude aboutit à l'extraction d'un modèle général du trouble mental. Cette méthode et ce modèle s'avèrent fructueux pour la recherche. Ainsi, à titre d'exemple, une nouvelle application de l'informatique à la clinique, et une nouvelle orientation de la recherche interdisciplinaire, sont proposées pour affiner et élargir la connaissance du trouble mental et, par suite, son traitement.