Xyz. la revue de la nouvelle. no. 159, août 2024

Madame s'est mariée jeune, madame est veuve, madame fait partie de la haute, madame vit seule, madame est servie ou madame se prend pour une autre...Celle imaginée par Sylvie Massicotte se souvient avec nostalgie de sa jeunesse à Paris, où elle est passée du statut de Mademoiselle à celui de Madame. La protagoniste de Charlotte Beaudoin-Pelletier vend des soutifs miracle à des femmes dont la poitrine tombante les relègue à la catégorie des dames tristes. Suzanne Viot nous entraîne à la rencontre de Madame Emma, une Chinoise établie à New York qui semble sereine à l'idée de rester célibataire. Quant à Louise Desjardins, elle raconte l'histoire de tante Yolande, une amoureuse de la langue française. Plus ironique, Laurence Pelletier met en scène une femme qui, après une nuit d'insomnie, quitte son mari pour partir à l'aventure... jusqu'au dépanneur du coin. Kari Guillemette, elle, se glisse dans la peau d'une enquêtrice chargée d'élucider le mystère entourant des dizaines de corps de femmes gisants sur les rives d'un lac. Rachel Leclerc raconte les déboires d'une dame volontaire aux prises avec un locateur véreux. Enfin, Suzanne Jacob évoque les êtres sans prénom qui ont jalonné son parcours : mesdames Roy, Goulet et Lebleu, gardiennes d'enfants. Puis celles qui n'ont pas de nom de famille : Andromaque, Hélène et Pénélope, ou qui ont pris le voile pour devenir des «sœurs ». Bref, Jacob parle de ces dames, connues ou anonymes, qui transcendent leur simple statut de femme.