Résumé
Parmi ceux dont le talent ne peut être comparé à aucun autre, Robida est assurément un des premiers par l'imagination, l'esprit de facture, l'érudition de la plume et du crayon et aussi par la variété des procédés. C'est un des plus extraordinaires tempéraments qui se soient produits dans notre pays au cours de ce siècle, un des mieux inspirés surtout pour la mise en livre hâtive et ingénieuse d'une idée toujours vivante et personnelle, suivie d'une exécution rapide et toujours excessivement fantaisiste...
Ainsi s'exprime Octave Uzanne, dans L'œuvre et l'Image, en 1901.
Voilà sans doute critique qui sied à merveille au visionnaire que fut Albert Robida, l'auteur des Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul dans les 5 ou 6 parties du monde et dans tous les pays connus et même inconnus de M. Jules Verne.
Comme le signale Jean-Claude Viche, le postfacier de cet ouvrage, cette réédition met fin à plus d'un siècle de silence. Puissions-nous vous faire apprécier Saturnin Farandoul, personnage haut en couleurs élevé par les singes - peut-être l'inspirateur du Tarzan de Burroughs -, qui va vivre de folles aventures sur tous les continents et même sur Saturne. Vous y découvrirez nombre d'inventions que seule l'imagination d'un Robida, capable de manier comme nul autre l'anticipation et l'ironie, pouvait accoucher, et vous croiserez les héros verniens, parfois dans de bien fâcheuses postures et situations. Nemo, Phileas Fogg, Hatteras, Hector Servadac, Michel Strogoff, y côtoient, rarement à leur avantage, Saturnin l'aventurier très Frenchie d'allure, et d'étranges créatures telles un hippopotame remorqueur aquatique, des autruches porteuses au long cours, un éléphant blanc, un banc de harengs comme rafiot de fortune... Tour à tour évêque mormon, grand cacique, général en chef, mikado du Japon, colonel des amazones du Siam, il sera maintes fois condamné à mort mais toujours, en héros sans peur et sans reproche, sortira avec bravoure et panache de ses Voyages très extraordinaires...