Résumé
Après deux mille ans d'oubli, voici cent soixante ans que les textes gravés par les Égyptiens dans la pierre, ou inscrits sur des papyrus que le sable et la sécheresse de ce ciel nous ont miraculeusement conservés, sont redevenus intelligibles. Beaucoup ont été publiés ; il y en a davantage d'inédits. Ceux que l'on trouvera ici appartiennent à plusieurs catégories : textes royaux, vies des hommes illustres, images du petit peuple, conseils de sagesse et viatiques pour la vie et la mort. Ils nous livrent le tableau d'une société ordonnée autour d'idées simples, avec ses rois, ses prêtres, qui régissent le commun des hommes. On y trouvera l'expression de croyances remontant au fond des âges, issues de rêveries les plus organiques, les plus viscérales, qui ont servi, d'abord, à penser l'univers. On y rencontrera aussi tout ce qui émeut la sensibilité humaine : le temps qui passe, l'emprise de la mort, les désordres dans le royaume, la joie des conquêtes lointaines, mais aussi le bonheur de vivre, sous le soleil, la venue de l'eau apportée par le fleuve, la fraîcheur des arbres, le parfum des fleurs. Même lorsqu'ils semblent désespérés, les poètes de ce peuple donnent, malgré tout, une impression de sérénité, peut-être parce qu'ils connaissent les recettes de l'immortalité, que l'on inscrivait sur les pyramides, les sarcophages et dans le Livre des Morts. Tout cela se trouve dans ce livre, qui contient bon nombre des secrets de l'Égypte, non sans doute les révélations transcendantes ni les savants calculs dont l'imagination des modernes fait trop souvent honneur aux Égyptiens, mais une réalité beaucoup plus humaine et plus vraie, et comme un fleuve fécond, venu des premiers temps, où les nôtres peuvent retrouver la fraîcheur.