Résumé
Vincent Monteil, né en 1913, est un ancien officier de carrière, saint-cyrien, qu'une existence mouvementée a conduit du Maroc à l'Iran et d'Extrême-Orient en Afrique noire. Spécialiste des questions musulmanes, il est aujourd'hui professeur à l'Université de Dakar et directeur de l'Institut fondamental d'Afrique noire. Résistant de la première heure et combattant des deux guerres - celle de la libération de la patrie et celle de l'émancipation des peuples d'Outre-Mer - il veut décrire ici l'itinéraire qui a mené le centurion à devenir un militant de la décolonisation. Alors que tant d'autres parlent de cœurs brisés ou de drames de conscience, il souhaite apporter ici son témoignage sur une évolution qui lui parait légitime et naturelle. Il a choisi de donner, dans ce livre, le fruit de l'expérience de sept étapes de sa vie, qui lui semblent décisives et significatives : sa participation à la trêve de Palestine, en 1948, lui a fait prendre conscience d'un problème particulièrement grave et trop souvent obscurci par une habile propagande ; plus de deux ans de séjour à Téhéran (1950-1952), comme attaché militaire, ont développé en lui une passion pour l'Iran et la Haute-Asie, terre mystique et sceptique tout ensemble ; son passage au corps expéditionnaire de Corée et d'Indochine (1953-1954) l'a rendu amoureux de l'une et de l'autre contrée, de leurs cultures, de leurs peuples ; chef de cabinet militaire de Jacques Soustelle, à Alger, en 1955, il a été mêlé de près aux débuts de la tragédie algérienne ; au Rocher Noir, en 1962, il a lutté contre l'O.A.S. et préparé l'indépendance de l'Algérie comme conseiller technique de M. Fouchet, haut commissaire de la République française. En 1964, il est parti pour l'Amérique, à la découverte des Indiens, à la poursuite du bonheur ; depuis 1959, il parcourt l'Afrique noire et s'intéresse, avec ardeur, à ses paysages, à ses problèmes, à ses hommes, dont beaucoup sont, pour lui, très proches. Vincent Monteil est de ceux qui croient que le racisme est aussi stupide qu'odieux. Il veut continuer à se battre pour que la France, selon le vœu du général de Gaulle à Constantine, en 1943, soit partout « l'Évangile de la fraternité des races et de l'égalité des chances », pour qu'elle présente au monde un visage de lumière et de liberté.