Résumé
La première partie de l'ouvrage évoque l'histoire de Roanne depuis le XVIIe siècle, une esquisse « éclairée et animée par les témoignages des écrivains locaux et les relations des voyageurs ». La seconde rappelle l'histoire des douze communes « voisines ou peu éloignées de Roanne ». Sous le règne d'Henri IV, le bourg fortifié s'est développé, les quartiers du Bourg-Neuf et du Bourg-Basset se sont ajoutés à celui du Château. Le port, célèbre alors et très fréquenté, établit une communication facile entre l'Italie, la Germanie, l'Espagne, le Midi. Les voyageurs et négociants sont accueillis dans les nombreux logis et hôtelleries de Roanne. De 1630 à 1650, le bourg devient une ville prospère, « un des plus grands passages du royaume » où de nombreuses communautés religieuses s'installent. À la fin du XVIIe siècle, le climat humide et malsain, la chaleur parfois insupportable, les marais, le vent « de traverse », affaiblissent la population victime de fièvres très graves. Et les voyageurs préfèrent désormais suivre la route de Bourgogne par Mâcon et Dijon, plutôt que passer par Roanne. La durée de la guerre de Succession, la rigueur de l'hiver en 1709 et la terrible épizootie de 1714 feront régner la pauvreté, la misère et les maladies contagieuses dans la ville et aux alentours. Le commerce du chanvre (« la bourrasse »), la batellerie, gardent un peu de vie. Roanne est encore à la fin du XVIIIe siècle un important entrepôt de marchandises du Midi, notamment le charbon venant de Saint-Étienne ou le vin qu'on embarque sur la Loire pour le nord du royaume. En 1789 Roanne compte 7 641 habitants. Un an plus tard, la ville devient chef-lieu de district et chef-lieu de deux cantons. L'approvisionnement de la ville étant difficile en raison du passage de la Loire et de la disparition du pont de bois, la construction d'un pont de pierre est décidée. Les premières écoles sont établies dans les bâtiments des Minimes en 1795. Au début du XIXe siècle, un projet de canal de Roanne à Digoin fait polémique. Finalement, le projet favorisé par la municipalité est accepté. Le canal suivant la rive gauche est ouvert en mai 1838. La marine roannaise trouvera grâce à cette construction un regain d'activité et de vie. L'industrie locale prendra son essor après la guerre de 1870 avec, notamment, le tissage de cotonnades, les fabriques de lainage, les tanneries.