Résumé
Ce livre est la transcription d'une série d'entretiens menés à Ramallah en octobre 2004. C'est à la fois le récit d'un parcours personnel, une analyse de la situation actuelle en Palestine et une série de propositions pour y faire face. Barghouti raconte en détail son expérience de négociateur à Madrid, et comment les accords d'Oslo, signés par une direction coupée du peuple, sont venus réduire à néant les espoirs d'une paix dans la justice. Il explique pourquoi la lutte contre l'occupation de la Palestine et la lutte pour la démocratie à l'intérieur du mouvement national sont inséparables. Partisan depuis toujours d'une résistance populaire non-violente, il ironise sur ceux qui viennent lui parler de Gandhi, à lui dont l'homme serait plutôt Gramsci. Une lutte menée sur deux fronts - contre l'occupation et contre la bourgeoisie palestinienne parasitaire et collaboratrice -, une résistance non armée menée par la société civile, un souci de protéger et d'aider un peuple opprimé en menant de front les activités sociales et le mouvement politique, tels sont les principes défendus par Mustafa Barghouti dans ce livre. Ce sont les propos d'un homme libre, indépendant tant de l'Autorité palestinienne que du Hamas et des partis "d'opposition", dont il explique que, touchant de l'argent de l'Autorité, ils lui sont soumis de fait. Un livre passionnant qui donne une nouvelle vision de la résistance palestinienne à venir. « Faire entendre en France la voix de l'opposition démocratique en Palestine, tel est le but de ce passionnant entretien publié ces jours-ci dans son intégralité aux éditions La Fabrique, sous le titre « Rester sur la montagne ». Moustapha Barghouti, chef de la file de l'opposition démocratique, propose une image de la société palestinienne en rupture avec la désespérante alternative corruption-fondamentalisme ». « Politis », jeudi 10 mars 2005. « De la scène politique palestinienne on ne voit généralement que deux acteurs. D'un côté le Fatah, parti majoritaire de l'OLP et colonne vertébrale de l'Autorité palestinienne. De l'autre le Hamas, islamiste, radical dans son programme national - l'élimination de l'État hébreu - et pragmatique dans sa tactique. La présidentielle du 9 janvier dernier a consacré la victoire annoncée de Mahmoud Abbas du Fatah. De ce fait, on a peu commenté la percée du candidat arrivé second, avec 20% des voix : Moustapha Barghouti. Celui-ci veut incarner une troisième voie, celle de la société civile progressiste, débarrassée de la pesanteur des traditions claniques. Le personnage vaut donc assurément qu'on s'y intéresse. Aujourd'hui, M. Barghouti défend la poursuite d'une résistance populaire et non violente et veut croire que la démocratisation obligera les dirigeants palestiniens à rendre compte à la population des résultats obtenus dans les négociations. Et il avertit : « Si la Palestine devient un État policier imposant au peuple par la force un accord injuste avec Israël, le résultat sera un désastre. » Radicalisme ou lucidité ? De quoi en tout cas nuancer les espoirs parfois hâtivement formulés depuis quelques semaines. » Alternatives Internationales, mars 2005, Thierry Brésillon.