Résumé
À la Libération, Jacques de Montalais avait déjà fait jouer une pièce en un acte sur la condition ouvrière, puis, au Studio des Champs-Élysées, « Et délivrez-nous du mal ». En février 1945, il publiait un « Éloge de la République », dans lequel il esquissait ce qu'aurait dû être la Quatrième République... et ce qu'allait être - en grande partie - la Cinquième, puisqu'il y préconisait déjà, par exemple, l'élection du Président au suffrage universel. Abandonnant le théâtre, mais non la critique d'art, il fait ensuite du journalisme politique et littéraire. En 1958, il donnait - depuis quatre ans - un billet quotidien à Combat, et des chroniques politiques. C'est en mars 1962, qu'il devient l'éditorialiste et le rédacteur en chef de la Nation, qui vient d'être lancée. C'est donc un esprit très ouvert, mais très autorisé, qui livre aujourd'hui au public ce qui n'avait jamais été tenté jusqu'à présent : une analyse approfondie du gaullisme. On a déjà écrit beaucoup de livres sur le général de Gaulle. Mais le rédacteur en chef de la Nation répond, pour la première fois, à une question qui est souvent posée : « Au fond, qu'est-ce que le gaullisme ? » Pour le savoir, il faut se référer aux "Mémoires de guerre" du Général, à ses conférences de presse, à ses allocutions, à ses actions. Or, les textes sont d'un accès difficile, et beaucoup de jeunes ne connaissent que les événements les plus récents. Il n'est donc pas surprenant que ce soient des jeunes qui, conscients d'une lacune, aient donné à l'auteur l'idée de la combler. Ce livre, toutefois, n'a rien d'un aide-mémoire. Encore moins d'un catéchisme. Le gaullisme, en effet, est à la fois une philosophie au sens large du terme, et une doctrine. Or, une philosophie n'est jamais précise, a fortiori quand il s'agit d'une philosophie de l'action, encore que celle-ci ait abouti à un ensemble d'idées qui constitue désormais une véritable doctrine : de la Nation ; de l'État et des rapports entre l'individu et lui ; d'un progrès économique et social, inspiré aussi bien du socialisme, que du libéralisme ; enfin, des relations entre les États. Il s'agit donc des voies et moyens les plus efficaces et les plus humains de faire durer, progresser et collaborer entre elles ces communautés d'êtres habitués à vivre ensemble et désireux d'accomplir leur destin ensemble que l'on nomme les nations et, singulièrement, l'une d'elles : la France.