Résumé
Lumen gentium rappelle, comme le faisait saint Thomas, que tous les hommes sont appelés à faire partie du Corps du Christ. Toutefois, la théologie de saint Thomas ne fait pas de place à une graduation dans le fait d'être uni à l'Église : on est ou on n'est pas en communion avec le Christ par la foi, de la même manière qu'on est ou qu'on n'est pas en état de grâce par la charité. Un retour méthodique aux considérations thomasiennes sur l'unité de l'Église permet, selon l'auteur, de penser l'Åcuménisme autrement. Laisser dire et croire que les chrétiens séparés sont déjà partiellement des catholiques manque de loyauté, en ne respectant ni la vérité de leur séparation, ni le fait qu'ils la revendiquent. En revanche, on peut et on doit affirmer qu'ils ont à leur disposition des éléments catholiques qui sont autant d'invitations pour eux à entrer dans la communion. En effet, la mission de l'Église est unitive : elle vise à rassembler dans l'unique troupeau tous les hommes, chrétiens séparés comme non chrétiens. L'auteur souligne que tout, dans l'Église, est missionnaire, c'est-à-dire invitation à l'unité, y compris les éléments de l'Église catholique dont bénéficient les chrétiens séparés, baptême, Écriture, etc. Mais l'unité n'est pas l'uniformité. La constitution Anglicanorum cÅtibus, de 2009, qui organise des communautés spécifiques pour recevoir les anglicans qui font retour, montre la voie d'une pastorale de l'unité dans la diversité, qui pourrait être considérablement élargie, peut-être même en direction de groupes de non-chrétiens. L'abbé Claude Barthe, né en 1947, auteur d'un bon nombre d'ouvrages et chroniques religieuses sur les débats théologiques concernant la réception du dernier concile et leur contexte historique. Il s'est, par ailleurs, consacré à la défense et illustration du génie de la liturgie romaine, et a aussi participé à l'édition d'Åuvres de spiritualité ou de littérature catholique.