Résumé
Paul de Granier de Cassagnac, dit Paul de Cassagnac (1842-1904), a disparu des mémoires. Aucune rue, aucune place ne porte son nom dans le Gers, où il fut député pendant une vingtaine d'années. Aucun ouvrage biographique n'était consacré en France à l'inventeur du sobriquet de « Gueuse » pour désigner la République. De grande taille, la moustache large, le teint légèrement basané, la démarche lente, l'homme a, d'après l'un de ses contemporains, le physique de l'homme des foules. « C'est d'Artagnan ou, si vous préférez, quelque capitaine du seizième siècle dont l'épée tient mal au fourreau, dont la langue est prompte aux ripostes meurtrières, toujours prêt à mettre flamberge au vent. » Bonapartiste enragé et ardent défenseur du catholicisme tant dans la presse qu'à la tribune de la Chambre des députés, il vit toutes les secousses politiques de la seconde moitié du XIXe siècle : la chute de l'Empire, la victoire des républicains en 1876, le boulangisme, le ralliement et l'affaire Dreyfus. Il côtoie bon nombre des figures majeures du Second Empire et des premières décennies de la IIIe République : Napoléon III et le prince impérial, Adolphe Thiers, le maréchal de Mac-Mahon, Léon Gambetta, Jules Ferry, le comte de Paris ou Georges Clemenceau. Cassagnac est donc un formidable point d'observation de la vie politique de la fin du XIXe siècle, du côté des conservateurs. Mais il y a plus : esprit indépendant et frondeur, duelliste invaincu, orateur et écrivain de talent, impliqué dans plusieurs intrigues, il fascine ses contemporains et fait tourner des têtes. « Son idéal serait d'être fils de croisés et de défendre le Roi et Dieu » écrit en 1879 l'une de ses admiratrices, Marie Bashkirtseff. Paul de Cassagnac est imprégné de cet esprit chevaleresque qui le fait combattre jusqu'à sa mort « pour Dieu et pour la France », comme l'indique sa devise. Toute sa vie se prévaut de sentiments de fidélité, de loyauté et d'honneur, et ce parfois jusqu'à l'excès. Né en 1990, Thibault Gandouly est professeur d'histoire-géographie en lycée. Il est originaire de Toulouse où il a fait ses études d'histoire, obtenant un Master 2 recherches en Histoire moderne et contemporaine à l'université Toulouse-II Jean Jaurès en 2013. Passionné très tôt par la figure de Napoléon III et le bonapartisme dans la seconde moitié du XIXe siècle, il entreprend ainsi de faire revivre Paul de Cassagnac, polémiste haut en couleur et parmi les plus influents du parti bonapartiste après 1870.