Résumé
En ce mois de décembre, nombre de Français vont découvrir les mondes de C.S. Lewis, grâce au cinéma et à l'adaptation des Chroniques de Narnia par les studios Disney. Un ouvrage qui apporte un éclairage important sur la personnalité d'un écrivain par trop méconnu en nos contrées.Une réédition d' un texte de Jean-Yves Lacoste sur ce sujet : Le monde de Narnia est-il chrétien ? Théologie anonyme et christologie pseudonyme dans les Chroniques de Narnia
Nous avons retenu de Ricoeur que "le symbole donne à penser". Une première leçon aussi importante est à recevoir de C. S. Lewis. les contes de fée donnent à penser. Ils le font, en tout cas dans les Chroniques de Narnia, en abolissant le vieux et rituel antagonisme du "mythique" et du "rationnel". Le réel (notre monde) pourrait-il abriter du mythe devenu fait ? Réciproquement, peut-on réécrire sur un mode mythique ou féerique ce qui a eu lieu dans notre monde seul réel ? Les Chroniques sont de la grande littérature et non des textes didactiques ou, pire encore, des ouvrages à message. La littérature féerique parle à l'imaginaire. Elle peut aussi avoir la force de structurer l'imaginaire. Dans les aventures d'enfants projetés dans le monde féerique de Narnia, que voit-on se jouer si l'on ne se contente pas du plaisir de lire et que l'on tente une interprétation ? Peut-être un travail sur l'imaginaire qui le prépare à faire sien le monde de la Bible- peut-être une forme originale de "préparation à l'Évangile".Jean-Yves Lacoste est Professeur invité à l'Université de Chicago et life member de Clare Hall, Université de Cambridge. Parmi ses publications : Expérience et Absolu (1994), Le monde et l'absence d oeuvre (2000). A dirigé le Dictionnaire critique de théologie, (2004).Le livre s'est constitué en l'espace d'une trentaine d'années, d'un Noël à l'autre, quand venait l'Avent. Au dernier pas, sa composition toute simple apparaît.Voici d'abord un cercle d'animaux, un Bestiaire, qui dit et chante la naissance du Sauveur, mais c'est toute la création, obscure et lumineuse, qui réclame la vie éternelle, comme chacun de nous. Puis viennent les mages, les bergers, autour de l'Enfant et de sa Mère, avec joseph. Viennent aussi les soldats d'Hérode. Dans la dernière partie du livre s'entend plus souvent la voix du poète lui-même, comme s'il déposait au bord de la crèche ses jours, sa vie. Le ton de ces poèmes, leur couleur, est plus tragique. Noël est aussi le Massacre des Innocents et la mémoire de la Crucifixion. A Bethléem, aujourd'hui, des enfants meurent sous le tir de soldats. Relisant des poèmes anciens, l'auteur n'y a rien changé : ils ne lui appartiennent plus ; leur forme, régulière ou non, est inaltérable. Et c'est l'un des caractères de cette poésie que de mêler la sureté classique et une certaine claudication, le pair et l'impair, rime et prose. Poésie moderne ? Elle s'ajoute au vaste et profond trésor de tous les Noëls, anonymes, populaires. Et c'est la langue française qui chante ici Noël.Claude-Henri Rocquet est né d Dunkerque en 1933. Il a publié ou fait jouer une trentaine d'ouvrages : poèmes et récits, essais et entretiens, théâtre.