À l'origine de ce petit traité rédigé en 1976, on trouve les débats récurrents sur la place et la fonction de la femme dans l'Église, mais aussi dans la société. La lutte contre les inégalités tendait à réclamer voire imposer une « indifférence aux différences » entre les sexes. Pourquoi, au nom de cette égalité, ne pas autoriser l'accès de femmes au sacerdoce ? Louis Bouyer répond en remontant à la source (théologique) de la problématique (sociologique). Considérer la distinction et la complémentarité entre les sexes à un niveau social, historique et anthropologique ne suffit pas. Il faut s'aventurer jusqu'à prendre en compte le plus essentiel en théologie : le mystère de la vie trinitaire. Voilà pourquoi Mystère et ministères de la femme conserve toute sa pertinence aujourd'hui. La situation post-conciliaire a fourni le prétexte pour éclairer le cheminement de l'humanité, dont la dualité sexuée apparaît sinon comme un mystère, au moins comme un défi. Dans cet essai prophétique, rédigé d'une traite mais fruit de quantité de travaux, d'expériences et de méditations, Louis Bouyer a voulu « déblayer le terrain » ou « la voie » pour qu'en Église la femme trouve un ministère ajusté à son mystère.
Né dans une famille protestante, Louis Bouyer (1913-2004) est ordonné pasteur luthérien en 1936 après des études de lettres et de théologie. En 1939, l'étude des Pères de l'Église le conduit vers l'Église catholique. Il est considéré comme l'un des plus grands théologiens français du xxe siècle.