Avouons-le : nous avons souvent bien du mal à nous considérer comme membres du Corps du Christ. Cela d'autant plus lorsque nos assemblées dominicales sont dispersées par les restrictions sanitaires ou que les scandales de l'Église mettent en lumière les fautes insupportables de certains d'entre nous. C'est donc qu'il nous faut apprendre à porter sur cette réalité un regard de foi, d'espérance et de charité.
Lorsque nous méditons sur le « corps mystique », notre conscience d'y appartenir est renouvelée, avec de nombreuses conséquences sur les plans éthique, politique, écologique et eschatologique. Savoir que nous sommes appelés, dans le prolongement de la messe et de la communion eucharistique, à ne former qu'un seul corps bouscule nos existences : cela nous pousse à lutter contre l'individualisme, à mieux comprendre l'Église comme une communion hiérarchique sans cléricalisme, mais avec une vraie diversité de ministères, à approfondir le dialogue oecuménique, à faire corps dans la société, à nous savoir gardiens de la création et appelés, ultimement, à l'unité en Dieu.
Convoquant l'histoire du salut, le magistère de Pie XII à Lumen gentium et les grands théologiens contemporains du mystère de l'Église comme Henri de Lubac ou Jean-Marie Tillard, Isabelle de La Garanderie nous propose d'entrer dans l'intelligence et la contemplation du Corps du Christ, pour mieux vivre son unité.
Isabelle Payen de La Garanderie, née en 1985, est vierge consacrée du diocèse de Nanterre. Agrégée de lettres modernes, licenciée en théologie dogmatique (Centre Sèvres - Facultés jésuites de Paris) et actuellement doctorante en théologie, elle enseigne aussi dans un lycée d'éducation prioritaire en banlieue parisienne.