Résumé
Serge Hutin s'est voué à l'exploration résolument méthodique et objective de tous les domaines humains où affleure le mystère, des stupéfiants rites et symboles des sociétés secrètes au « Grand Œuvre » des alchimistes. Voici, cette fois, une grande étude consacrée à ce fantastique, ce plus fascinant des problèmes : celui des civilisations inconnues, celui de ces continents fabuleux, l'Atlantide, la Lémurie et les autres, qui ont alimenté tant de rêves, tant de légendes. Sans quitter un instant une attitude toute de bon sens, sans jamais succomber à l'attrait dangereux des tentations irrationalistes, l'auteur nous donne ici le panorama complet de toutes les traditions, de tous les vieux mythes, des légendes les plus extraordinaires centrées autour du grand thème des civilisations perdues ; il confrontera pour nous toutes les hypothèses, même les plus stupéfiantes, qui ont été avancées par les chercheurs les plus divers sur la localisation, l'histoire et la destinée des Atlantes, des Hyperboréens, plus mystérieux encore. Mais Serge Hutin nous conduira aussi, par la même occasion, à travers toutes ces terrifiantes énigmes archéologiques : les colosses de l'île de Pâques, les ruines de Tiahuanaco, les rochers sculptés de Marcahuasi au Pérou, la terrasse de Baalbek, les ruines sud-africaines de Zimbabwe, autant de sites qui obligent les archéologues d'esprit ouvert à envisager sans frémir les hypothèses les plus insolites, les plus non-conformistes que l'on puisse rêver. Lire ce livre, c'est faire le plus fantastique, le plus merveilleux des voyages - dans l'espace et aussi dans le temps : des splendides légendes grecques à la science fiction déchaînée, de l'Islande et du Pérou à la forêt de Fontainebleau. Un chatoyant feu d'artifice de légendes, de rêveries, d'idées, de théories en marge de l'orthodoxie scientifique - de faits également tout aussi énigmatiques et stupéfiants que les contes les plus oniriques. Serge Hutin examine en toute objectivité la valeur relative de chacune des théories ou hypothèses qui ont été avancées par les archéologues, les historiens, les ethnologues ; il ne craint pas de scruter également les points de vue intrépides de l'ésotérisme ou même du roman fantastique. Finalement, la réalité ne semble-t-elle pas, là comme ailleurs, confirmer la fiction la plus échevelée en apparence ? De plus en plus, ce que découvrent les savants actuels dépasse et ne cessera sans doute jamais de dépasser en étrangeté et en profondeur les « rêveries » les plus stupéfiantes de la vieille humanité. Dans un univers au rythme de plus en plus accéléré et déchaîné, les suppositions les plus délirantes finiront toujours, semble-t-il, par se révéler, tôt ou tard, comme des vérités de fait. Comme toutes les branches du savoir, l'archéologie semble vraiment, elle aussi, matérialiser nos rêves, nos espoirs les plus rocambolesques. Il faut s'attendre sans cesse à de nouvelles trouvailles dans le genre de celle-ci, toute récente : Athènes, 8 août 1961 (correspondance du journal parisien « Le Figaro ») : « On annonce de Milo qu'au cours des recherches sous-marines entreprises par le Grec américain Mathon Kyritsis dans le port de l'île, les scaphandriers se sont trouvés en présence d'une cité inconnue et qui dut être engloutie par les flots à la suite d'un séisme ou d'une perturbation extraordinaire de la nature. On annonce également que des débris pouvant être ceux des bras de la Vénus de Milo ont été récupérés. » Non seulement le fabuleux, mais l'insolite ne devraient jamais être éliminés de manière systématique par le chercheur soucieux de garder pleine rigueur scientifique : conservons toujours notre sang-froid, notre volonté farouche de ne jamais capituler passivement devant le vertige trompeur des irrationnels ; mais attendons-nous toujours à découvrir, dans la réalité tangible, des choses aussi scandaleuses pour notre « bon sens » quotidien que les rêves les plus fous, et parfois, à étudier des trouvailles dépassant elles-mêmes les imaginations exacerbées. N'hésitons donc jamais, tout en sachant garder notre raison, à prêter l'oreille aux vertiges des magiciens : dans toute discipline, ils apportent leur moisson luxuriante, chatoyante, de prodiges et merveilles en tous genres, masse fluctuante au sein de laquelle les savants sauront bien trouver ce qu'ils cherchent.