Résumé
Bousquet Joë - Le Roi du Sel : Joë Bousquet nous plonge dans l'univers de contes languedociens aux personnages fantastiques et fantasques vivant dans un village imaginaire: à Saint Souris, la nature sauvage et lumineuse d'une méditerranée battue par le vent s'illustre de lagunes, de joncs et de cultures difficiles. Mais c'est aussi une plongée dans ses souvenirs d'enfance, lorsqu'il retrouvait, pendant les vacances, ses grands-parents et son frère (son cousin, en fait) dans le village de La Palme ou lorsque malade et près de mourir, les femmes qui le soignaient lui racontaient les histoires qu'il reprend ici dans une langue étrange et superbe.Imprégnés d'une recherche de «réalisme imaginaire», il déclare que le «vraisemblable est le féerique». «[Par là, il veut dire] qu'il n'y a point de réalité qui ne soit féerique, ni de féerique qui ne soit réalité. De ce fait les rapports du langage et de la fiction se trouvent sensiblement modifiés. Sans doute Bousquet avait-il toujours pensé que dans la «poésie-fiction», celle des contes, le langage uniquement traducteur devait se borner à fixer l'événement perçu, l'«apparaissant», comme le ferait un photographe, mais maintenant il va beaucoup plus loin: il se met en quête, pour ses fictions, d'un style impersonnel [...] un langage qui utilise ses puissances virtuelles pour imiter et non pour inventer.» (René Nelli, Préface au Roi du Sel, Albin Michel, 1977, p. 14-15) Le résultat en est déroutant et séduisant Il emporte le lecteur dans les méandres d'une vie rêvée.Confié pour édition en 1948 par Bousquet aux Cahiers du Sud, qui n'en publié que quelques pages, cet ouvrage fut retrouvé 27 ans après son décès et parut, en 1977, aux éditions Albin Michel.Joë Bousquet, né à Narbonne (Aude) le 19 mars 1897 et mort à Carcassonne (Aude) le 28 septembre 1950 à l'âge de 53 ans, est un poète et écrivain français. Immobilisé à vie par une blessure de guerre le 27 mai 1918, il a composé une œuvre poétique romanesque. Elle mêle contes, journaux, poèmes, récits, romans, méditations philosophiques, où les mots seuls importent et la pensée impose son rythme. Pendant les 32 années où il vécut immobilisé dans sa maison de Carcassonne, il reçut les visites des plus grands écrivains et artistes - Paul et Gala Éluard, Max Ernst, Louis Aragon et Elsa Triolet, Simone Weil, André Gide, Gaston Gallimard, Jean Paulhan.