Le réseau ajax

Des policiers dans la résistance

Yves Mathieu

400 pages, parution le 15/06/2021

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Résumé

Les policiers ont été des exécutants zélés des basses besognes de Vichy ? Pas tous ! Le réseau Ajax s'est cons>tué autour du commissaire de police Achille Pere@y à par>r de juin 1943. Il fut reconnu par les services secrets britanniques comme sa principale source d'informa>on sur la France occupée. Avec 1200 membres, il cons>tua l'un des plus grands réseaux de la Résistance et pourtant il reste méconnu, aucun ouvrage ne lui ayant été consacré avant celui-ci. Ce@e omerta s'explique notamment parce que ce@e histoire contredit la vulgate sur une police fachisante qui s'épanouit sous Vichy mais aussi parce qu'au sein même de la police la désobéissance n'a jamais été érigée en vertu. Financé par Londres, le réseau s'organise autour de Lyon d'où il >sse des sous-réseaux, Candide en zone sud et Zadig en zone nord, une ?lière d'évasion vers la Suisse, Micromégas, et une branche de renseignement militaire, la Sec>on mobile numéro 2. En mai 1944, de Gaulle porte Achille Pere[ à la tête de la police de la France libre pour la zone Nord et celui-ci e?ectue à ce >tre de mul>ples allersretours entre Londres et la Normandie pour préparer le débarquement. Yves Mathieu retrace la riche histoire de ce réseau, de son organisa>on et de ses acteurs régionaux, mobilisant tant les trajectoires personnelles que des sta>s>ques globales, exploitant des documents aussi ina@endus que les comptes ?nanciers ou les vrais faux produits par le réseau. Il étudie les techniques de noyautage et les méthodes de protec>on des popula>ons persécutées par Vichy et les nazis : alerter du danger, fournir des papiers, organiser les évasions, saboter les enquêtes, démasquer les traîtres. Les techniques de renseignement et de contre-espionage sont également scrutées. L'ouvrage s'achève sur la place d'Ajax dans la libéra>on de Toulouse, de Paris et de Neuilly dont Pere[ deviendra maire pendant trente ans (il fut aussi président de l'Assemblée na>onale de 1969 à 1973). Le bilan d'Ajax est impressionnant jusque dans ses excep>onnellement faibles pertes humaines (une quarantaine de personnes soit 3 %) mais l'ouvrage nous apprend aussi qu'au-delà d'Ajax les policiers ont en fait représenté un quart des fonc>onnaires engagés dans un réseau résistant, un taux inégalé dans toutes les autres professions.