Le faux prêtre

Les faits : un homme âgé de 35 ans est assassiné, la nuit de Noël 1978, dans son appartement d'Auteuil. Étranglé, puis assommé à coups de marteau. Cet homme, qui s'habillait en clergyman, se faisait passer pour prêtre mais, en réalité, il était huissier au musée du Louvre. La fiction : de là à imaginer une affaire de vols de tableaux, à rêver de faire le Hadley Chase qu'on a toujours eu au bout de la plume, il n'y a qu'un pas que Rafaël Pividal s'est empressé de franchir, avec la fantaisie, le talent, l'ironie glacée, qui ont fait le succès de ses livres précédents (Pays sages, La maison de l'écriture, Un professeur d'américain, Le pré joli...). Il y a l'Américain Bill Ohmson, historien de l'art raté et au chômage, qui est embauché par un riche industriel, Charly Bullow, dit Charly-la-Merde. Et puis Adélaïde, l'attachée de presse d'origine aristocratique et ex-femme de Bapeaume, le faux prêtre. Et Marianne, la photographe qui deviendra communiste. Et Vincent Van Gogh, peintre qui gagne sa vie en copiant des toiles de maîtres... Bref, toute une galerie de portraits, gravés à l'acide où, derrière une intrigue policière habilement montée, le lecteur reconnaîtra les préjugés, les tares, les absurdités de la société contemporaine. Pividal n'épargne rien : gare à qui tombe sous sa plume (ou son pinceau) trempée dans le sang ! Le réel est passé au crible de nos mythologies : qu'est-ce que le vrai, qu'est-ce que le faux ? Peut-on encore parler d'authenticité à propos de l'art, de la création et... de la vie, peut-être ? Telles sont, au-delà des apparences, les questions essentielles que le romancier entend poser à son époque.