Le cruel rendez-vous

L'action se déroule entre les deux guerres du XXe siècle. Ces hommes et ces femmes, ancrés dans l'ancienne bourgeoise rurale de la baie du Mont-Saint-Michel, ne sont pas des héros. Ils essaient d'être fidèles à leur terre, aux traditions familiales, à eux même. Ils se méfient des passions, redoutant leur puissance destructive, mais restent des humains faisant face bravement aux forces qui les dépassent ou se laissent vaincre par elles. Certains, par leur ouverture d'esprit, leur disponibilité, leur sens de l'initiative et de la solidarité n'auraient pas été déplacés, bien au contraire, parmi les acteurs de la vie économique et sociale des années 1970/2000. Ils ne sont pas étrangers à notre temps, et comme nous, leur situation l'exigeant, ils acceptent de se mettre en cause. Au grand soleil ou à l'ombre du Mont, au rythme «des travaux et des jours», ils vivront un drame généré à la fois par la fatalité et la perversité de l'un d'entre eux.
L'auteur, originaire de Saint-Servan, nous présente un récit où courtoisie, générosité, simplicité, inspirent presque tous les personnages.
On s'est imposé la sobriété d'écriture afin de respecter la grandeur familière des gens de ce roman qui, à l'exemple de Maman-Jean, «sauraient se contenter de peu», et pour demeurer en harmonie avec l'éclat pudique de leurs victoires ou le silence de leurs faiblesses.