Résumé
Au commencement » dit l'hébreu, « Genèse » dit le grec. Le Commencement du Livre est consacré aux cinq premiers chapitres de ce texte, des œuvres de la création aux générations d'Adam, en passant par le récit du jardin d'Eden, la première faute, les premières naissances, les premiers sacrifices, la première mort. Il en étudie la version grecque, produite dans l'Alexandrie juive du IIIe siècle avant notre ère : traduction-texte, traduction-exégèse, dont on a voulu cerner les partis pris par une comparaison avec le texte massorétique, mais aussi avec les autres versions grecques, celles d'Aquila, de Symmaque, de Théodotion, avec la Vulgate de Jérôme, après les « vieilles latines », si précieuses dans leur compréhension ancienne de la Septante. Au-delà du texte, sa réception, où les obscurités mêmes suscitent sens, où les mots grecs résonnent en d'autres contextes : lectures de l'Ancien, puis du Nouveau Testament, réécritures de Philon d'Alexandrie et de Flavius Josèphe, enfin, de questions en réponses, les interprétations du christianisme ancien - littérales, symboliques, allégoriques -, et, liées à elles, pratiques liturgiques et représentations iconographiques. Les Genèses intertestamentaires, les traditions targumiques, les élaborations midrashiques, ont, elles aussi, été interrogées, comme témoins des lieux discutés auxquels s'affrontèrent les Septante dans le travail de la traduction, et encore pour leurs divergences, pour leurs confluences aussi avec les interprétations chrétiennes. S'esquisse ici autour de la version grecque une typologie des réponses plurielles jadis données à un texte qui, aujourd'hui encore, ne cesse de nous questionner, en ce commencement.