Résumé
Le 22 février 1879, paraît à Genève, en Suisse, le premier numéro d'un bimensuel Le Révolté, journal fondé par Pierre Kropotkine, se définissant dans un premier temps comme organe socialiste, puis ensuite, comme organe anarchiste. Avec un tirage relativement limité (1 500 à 3 000 exemplaires), la plupart des premiers articles sont rédigés par Pierre Kropotkine lui-même, bientôt rejoint par d'autres signatures (Jean Grave, Paul Brousse, Errico Malatesta, Élisée Reclus...). C'est justement au cours de cette année 1879 que paraît ce texte d'Élisée Reclus, intitulé « La peine de mort », retranscription d'une conférence que ce dernier avait donnée à Lausanne, quelque temps auparavant, à l'invitation de l'Association ouvrière locale. À travers ces quelques lignes, Élisée Reclus esquisse l'origine de ce souhait de mort comme vengeance, qui se substitue à l'individu, en passant du citoyen à la famille, puis de la famille à l'État, pour émettre l'opinion que « ... si l'État est féroce quand il s'agit de venger une atteinte à son pouvoir, il apporte moins de passion dans la vindicte des crimes privés... ». Ainsi, Élisée Reclus avance plusieurs arguments, assez novateurs pour l'époque et qui font toujours loi chez les opposants à la peine de mort, comme le fait que « la société doit comprendre et reconnaître que dans chaque crime, elle a aussi sa part ». Toutefois, aujourd'hui, on peut s'interroger sur ce que penseront certains de cette réhabilitation par l'héroïsme, dont l'auteur soulève l'idée en conclusion. © Mazeto Square.