Résumé
Ce livre me vaudra, et pas seulement hors de France, d'implacables inimitiés...D'aucuns y voudront voir une attaque et d'autres un plaidoyer. Il n'est ni l'une ni l'autre.Il n'est qu'un effort pour mettre au point le plus clairement et le plus objectivement possible, - à l'heure la plus critique qu'il nous ait été donné de vivre depuis la guerre - ce que j'ai appris, ce que j'ai vu, et ce qui est.À aucun moment, dans l'enquête dont j'apporte ici les résultats, et dont quelques passages ont déjà paru dans l'OEuvre, l'Écho de Paris et Je suis partout, il ne s'est agi pour moi de prendre parti pour ou contre les Tchèques, les Roumains ou les Serbes, pour ou contre les Croates, les Macédoniens ou les Hongrois.Je me suis uniquement attaché à montrer où en sont les choses, dans une moitié de l'Europe, quatorze ans après la paix du droit, et pourquoi elles en sont là ; à signaler vers quelles catastrophes nous allons si l'on n'y prend garde, et pourquoi nous y allons.La seule chose qui m'intéressait, lorsque je parcourais la Yougoslavie, la Bulgarie, la Hongrie, l'Autriche ; la seule préoccupation qui ne m'y ait jamais quitté un instant, ce sont les conséquences que telle erreur, telle injustice, tel crime, pouvaient avoir sur la sécurité et l'avenir de la France.J'ai tout rapporté, tout subordonné à cela et chaque jour qui a passé depuis mon retour, chacune des manifestations de crise qui se succèdent et se multiplient, là-bas, depuis dix mois, me fortifie dans le sentiment que ce que j'ai dit dans ces pages, il fallait le dire - et sans doute le dire plus vite que je ne l'ai fait et plus fortement.Voilà tout !Tout ce que j'ai écrit ici, j'en ai pesé chaque mot ; j'en ai vérifié sur place, dans ce long tour d'Europe - le cinquième depuis la guerre ! - qui m'a conduit de Zagreb à Skopljé, de Sofia à Belgrade, de Salonique à Budapest, des organisations révolutionnaires aux cabinets des ministres de dictature, - le moindre fait, la moindre affirmation. Tout ce que l'on y trouvera rapporté, je l'ai vu, je l'ai constaté par moi-même, et n'importe qui, en allant où j'ai été, le verrait et le constaterait à son tour...Je sais bien ! On me reprochera précisément d'avoir osé le dire, d'avoir levé sans ménagements le voile qui couvrait l'ivresse de Noé...Si c'était à refaire ; je le referais !On n'a pas le droit, quand on connaît ne fût-ce qu'une parcelle de vérité et que l'ignorance de cette vérité peut être fatale aux siens, de ne pas la crier, - advienne que