La faïencière provençale

Parmi les faïences de Marseille, celles de la veuve Perrin sont exposées dans tous les musées du monde et s'échangent à prix d'or dans les ventes aux enchères les plus prestigieuses. Cette femme intelligente, courageuse, belle, intrigante, autoritaire n'a eu qu'un but dans sa vie : être la plus grande faïencière de son temps. Elle a traversé le XVIIIe siècle du crépuscule de Louis XIV à l'aube de Napoléon. Ce livre est l'histoire romancée de sa vie. Née à Lyon en 1709, elle arrive à Marseille le jour de la mort du Roi Soleil. Nous la retrouvons à 11 ans soignant les pestiférés mais ce n'est que lorsqu'elle devient veuve qu'elle entre dans la légende. Nous la suivons alors dans les foires commerciales, dans les ateliers des ébénistes de Versailles, dans les salons des marquises, dans les lits de ses amants et dans ses fabriques où les décors de ses faïences évoluent au fil des règnes des derniers monarques de l'ancien régime et de la Révolution. Nous voyons apparaître sur le théâtre de sa vie Chardin, Buffon, Diderot et tant d'autres, chacun apportant une pierre sur sa route vers le succès. Nous entendrons les rumeurs de la Révolution et de la Terreur sur les quais de Marseille. Nous l'apercevons traversant à la hâte la place de la Liberté pour fuir l'horrible vision de la guillotine en action en bas de la Canebière. En août 1792, devant Robespierre nous plaidons avec elle la cause de son fils arrêté par les révolutionnaires. Et deux ans plus tard, mêlé à tout le peuple de Provence qui l'accompagne sur le chemin de l'éternité, nous murmurons au son des galoubets et des tambourins : Co que s'éro amouri Iusis coume uno estello. Ce qui s'était éteint brille comme une étoile.