L'individuel et le collectif

En 2002, se tint à Douala un colloque de philosophie, dans le cadre d'un programme que co-dirigèrent Thérèse Bellè Wanguè et Yves Michaud, la première pour l'université de Douala, le second pour l'Université Paris I, sur le thème : l'Individuel et le Collectif. Ce livre - le second de la collection Maât Special Issues - nous en livre les actes et étudie, à travers les contributions ici réunies, quelques uns des aspects de cette question surdéterminée des rapports de l'individuel et du collectif. Dans les quatre parties qui le constituent, on examine tour à tour des concepts clés et apparentés, le rapport à l'ordre politique, l'extension aux sciences et à d'autres domaines dont la croyance, les rites, l'art ou la médecine traditionnelle. A l'occasion de l'analyse des concepts, l'ouvrage affronte la question difficile de la détermination de l'identité, irrémédiablement projet plutôt que propriété distinctive définitive, celle de la nature du cogito, de l'altérité, de la différence, pose le problème communicationnel en un univers de stratégies multiples et concurrentes, celle de la disciplinarisation comme pont entre les deux entités. Dans l'univers du politique, le livre étudie le problème de l'absoluité de l'Un en rapport avec le contexte démocratique, les difficultés d'une mise en cohérence de l'ethnie et de la nation, l'intolérance antirépublicaine de ceux qui ont charge de faire vivre la chose publique, la mondialisation ou les désordres sanctifiés du collectif, l'appel panafricaniste et ses traductions dans les constitutions (qui pré-théorisent le vivre-ensemble dans la loi fondamentale). La question de l'individuel et du collectif se rapporte aussi aux sciences et au discours sur celles-ci. Sur ce sujet, le livre étudie l'invention scientifique en tant, qu'elle est l'occasion de l'affirmation de l'individu, la nature éthique du rationalisme, la solidarité profonde entre la croyance et la science ou la constitution des sociétés savantes et la naissance des disciplines. Une question aussi vaste ne peut vraiment être circonscrite en un livre, fût-il composé d'une bonne vingtaine de contributions. Cet ouvrage ouvre le questionnement à l'art et à son rapport au peuple, explore les problèmes complexes soulevés par la tradithérapie, la place de la foi tout comme le poids de la ritualisation dans la socialisation des individus.