L'impôt du sang
Le métier des armes sous Louis XIV
Hervé Drévillon - Collection Contemporaine
Résumé
Longtemps, le métier des armes est resté l'affaire des mercenaires et de quelques ambitieux qui, comme d'Artagnan, avaient assez de chance, de patience et de valeur pour mériter la faveur du roi. Mais lorsque Louis XIV secondé par Louvois entreprit de proportionner l'appareil militaire à ses ambitions, il fallut multiplier les régiments et mettre sur pied une armée permanente. L'engagement dans la carrière militaire cessa alors d'être le privilège de quelques-uns pour devenir, à la fin du règne, le lot commun de 20 000 officiers. L'administration de cette armée gigantesque exigea l'application de procédures et de principes nouveaux. Comment, à l'école de la guerre, la monarchie apprit-elle à concevoir les bases encore fragiles d'un véritable service public rendu au roi et à la nation ? Comment, de leur côté, les gens de guerre firent-ils leur apprentissage ? Une culture nouvelle avec ses exigences de discipline, d'économie et d'exactitude prit place parmi les traditionnels idéaux guerriers, pour former l'archétype du parfait officier, aussi ponctuel que courageux. Or c'est dans l'univers social des gentilshommes, a priori le plus rétif à l'égalitarisme niveleur et à la docilité, que s'enracina cette éthique du service dont notre fonction publique est -ou devrait être -l'héritière. Au terme de ce processus d'acculturation, l'honneur noble finit par intégrer la loi du mérite. Non sans soulever quelques paradoxes. Car c'était parfois au nom du service que certains officiers prenaient le risque de se battre en duel et d'outrepasser ainsi les prescriptions royales. L'honneur, dont Montesquieu nous apprend qu'il était le principe même de la monarchie, pouvait introduire dans la culture du service l'idée d'un dépassement, le rêve d'une ambition, la susceptibilité d'un amour propre et peut-être, an fin de compte, cette part d'irréductibilité qui faisait, pour beaucoup, l'essence de la noblesse. Ce qu'on appelle l'impôt du sang.
L'auteur - Hervé Drévillon
Hervé Drévillon, professeur d'histoire moderne à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est directeur de la recherche au Service historique de la Défense.
Autres livres de Hervé Drévillon
Sommaire
- Au service d'un roi de guerre
- Obéir et commander
- Déléguer ou concéder ?
- Plaies d'argent
- Servir à ses dépens
- Ruine et compromis
- La vénalité des charges
- De la grandeur militaire
- Fortunes de guerre
- Noblesse au service, noblesse de service
- Pour l'honneur
- La culture du service
- La diversité des talents
- L'au-delà du service
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | Tallandier |
Auteur(s) | Hervé Drévillon |
Collection | Contemporaine |
Parution | 05/01/2006 |
Nb. de pages | 526 |
Format | 14.5 x 21.5 |
Couverture | Broché |
Poids | 536g |
EAN13 | 9782847342475 |
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