L'élan du désir
Pour une éthique de la volupté
Miguel De Beistegui - Collection Science humaine
Résumé
Cet essai trouve sa source dans une idée élémentaire - si simple, pensera-t-on, qu'elle coule de source : quoique distinct du besoin, le désir est vital. Dès lors qu'il s'agit de la vie humaine, et de ce que vivre signifie pour nous, il doit être question du désir. Non au sens d'un simple « instinct » par lequel nous nous efforcerions de conserver notre être, et encore moins, comme a pu et continue de le croire la psychanalyse, comme une « pulsion de mort », mais comme la tendance profonde de celle-ci à se dépasser. Le désir est élan et source de vie, et la vie jaillit (et jouit) d'être désir.
Le désir n'est pas l'indice d'un défaut que la vie tendrait à surmonter. Il est l'expression même de l'élan de la vie, de son intensité immanente qui déborde vers différents horizons - la pensée, l'art, l'amour, l'amitié, la politique parfois - où se joue le bonheur humain.
Alternant descriptions littéraires et discussion philosophique, traçant un chemin original de Spinoza à Blanchot, et récusant les lectures qui, de Kant à Levinas en passant par Lacan, ancrent le désir dans le négatif ou veulent le faire déboucher sur une transcendance, Miguel de Besteigui revisite brillamment ce concept classique. Il en montre le caractère toujours décisif, à l'heure d'une certaine manipulation des désirs dans le cadre d'un capitalisme numérique qui revêt un caractère largement « libidinal » mais exploite, normalise et banalise par là-même un désir commercialisé.
Miguel de Beistegui est Professeur ICREA à l'Université Pompeu Fabra de Barcelone. Spécialiste de Heidegger et de Proust, commentateur de Foucault, il est par ailleurs l'auteur de Government of Desire: A Genealogy of the Liberal Subject (Le Gouvernement du désir.Une généalogie du sujet libéral, 2018, University of Chicago Pess).
Sommaire
Prologue
Chapitre 1. Souffrir de son désir
Chapitre 2. Guérir de son désir
Chapitre 3. Jouir de son désir
Chapitre 4. Vivre de son désir
Chapitre 5. Le désir, toujours
Le premier chapitre remonte aux sources d'une morphologie du désir que je qualifierais de morbide : profondément ancrée dans les schémas de pensée occidentaux, elle enserre le désir dans le manque et voit dans son apaisement une solution seulement temporaire. Partant de là, deux voies s'ouvrent à elle : celle qui nous guérit de notre désir en prônant sa maîtrise, son éradication, ou son éducation (chapitre 2) ; celle, plus contemporaine, qui nous pousse dans les bras de la jouissance en multipliant à l'infini les objets de désir comme objets de consommation (chapitre 3). Le quatrième chapitre prend le contre-pied de cette morphologie et pose le désir comme abondance et dépassement, plutôt que comme déficience et conservation ; comme santé plutôt que maladie ; comme joie plutôt que comme souffrance. Quant au cinquième chapitre, il tente, en un regard réflexif, de se demander en quoi l'écriture – ou ce que Mallarmé appelait " l'œuvre " – peut s'affirmer comme l'expression suprême du désir, à savoir celle où la vie s'éprouve ellemême comme pure intensité : comme volupté.
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | Seuil |
Auteur(s) | Miguel De Beistegui |
Collection | Science humaine |
Parution | 02/09/2021 |
Nb. de pages | 204 |
Format | 13.1 x 18.6 |
Couverture | Broché |
Poids | 226g |
EAN13 | 9782021456912 |
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