L'écriture de soi à la renaissance
Collection Cahiers v l saulnier
Résumé
La Renaissance n’a pas inventé le moi, mais elle marque probablement un souci accru de la représentation de soi.
Depuis Jacob Burckhardt, les historiens ont placé la Renaissance sous le signe de l'affirmation de l'individu. Afin de renouveler l'approche des écritures de soi à l'aube de la modernité, les contributrices et les contributeurs de ce volume ont choisi de laisser un temps de côté les genres plus « canoniques » que sont les mémoires, l'autobiographie ou le journal, pour se pencher sur des textes et des corpus moins cartographiés, comme les commentaires érudits, les récits de voyage, les récits de captivité, les récits de cure ou de convalescence, les correspondances, les écrits professionnels, les archives judiciaires, ou encore les épîtres en vers, les élégies ou la poésie généthliaque (qui célèbre les naissances), en français et en latin. En marge des genres constitués s'invente alors une nouvelle parole sur soi, dont la forme souvent fragmentaire et interstitielle n'enlève rien à l'énergie ou à l'expressivité.
Véronique Ferrer est professeure en littérature à l'Université Paris Nanterre. Ses recherches abordent les rapports entre Bible et littérature, le pétrarquisme, Agrippa d'Aubigné et le discours historiographique sur la Renaissance. Derniers ouvrages parus : Le Printemps d'Agrippa d'Aubigné, 2019, et L'Amoureuse rage. Agrippa d'Aubigné poète profane, 2022.
Alexandre Tarrête est maître de conférences en littérature à Sorbonne Université. Ses enseignements et travaux de recherche portent sur la littérature et la philosophie à la Renaissance, sur les moralistes du XVIe siècle (La Boétie, Montaigne, Charron), sur l'éloquence (Du Vair, Du Perron, Desportes), la polémique (Ronsard), les relations entre littérature, philosophie, politique et sciences humaines. Il a publié notamment une édition des Essais de Montaigne (2009).
Paul-Victor Desarbres est maître de conférences en littérature à Sorbonne Université. Ses travaux portent sur la littérature du XVIe siècle, sur Blaise de Vigenère (La Plume et le Lys. Carrière, publication et service de la politique royale chez Blaise de Vigenère [1523-1596]), sur les rapports entre littérature et politique, à travers les arts, la traduction et certains textes kabbalistiques. Il traduit la littérature hongroise (Gyula Krúdy, Le Coq de Madame Cléophas, 2013).
Sommaire
Paul-Victor Desarbres, Véronique Ferrer et Alexandre Tarrête, Introduction. L’écriture de soi à la Renaissance. Bilan historiographique et pistes de recherche
Ariane Bayle, Le récit de soi dans Les Voyages d’Ambroise Paré
Jérôme Laubner, Se dire vérolé : que fait le stigmate vénérien à l’écriture de soi ?
Alice Vintenon, L’autopromotion et ses limites dans quelques fragments autobiographiques de Symphorien Champier
Alicia Viaud, La Popelinière en ses histoires : homme de guerre, négociateur de paix, historien impartial
Lucie Claire, Philologie et écriture de soi dans les Notae sur Tacite de Marcus Vertranius Maurus
Grégoire Holtz, Le De propria vita liber de Cardan : l’imaginaire du livre dans la construction d’une autobiographie intellectuelle
Audrey Duru, Les Desseins de professions nobles et publiques d’Antoine de Laval (Paris, 1605), témoignage d’écriture
Neil Kenny, « Que la France me recognoisse ce que je suis » : mais qui étaient au juste Jean du Chastelet et Martine de Bertereau, baron et baronne de Beausoleil ?
Loris Petris, L’écriture de soi dans la correspondance de Guillaume Du Bellay
Benoît Autiquer, « Advocat non Advocat » et « Homme non Medecin » : l’épistolier face aux dignités publiques dans les Lettres d’Étienne Pasquier (1619)
Mathilde Bernard, Le contrôle de l’épanchement lyrique dans la correspondance de Marguerite de Navarre (1547-1549)
Virginie Leroux, La veine autobiographique dans la poésie néo-latine : Érasme, Jean Salmon Macrin, Jules-César Scaliger
Elena Perez, Portraits de famille dans la poésie de naissance (XVe-XVIe siècles)
Nicolas Lombart, Une fama en marge : l’écriture de soi dans la poésie carcérale renaissante (1533-1560)
Thibaut Maus de Rolley, Madeleine et son maître : la « confession de sorcière » comme récit de soi
Alexandre Tarrête, L’écriture de soi à la Renaissance, en marge des genres. Conclusions. Éléments de bibliographie critique
Éléments de bibliographie critique
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | Editions de la Sorbonne |
Collection | Cahiers v l saulnier |
Parution | 24/04/2024 |
Nb. de pages | 320 |
Format | 16.2 x 24 |
Couverture | Broché |
Poids | 532g |
EAN13 | 9791023107784 |
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