Résumé
Marcel-Edmond Naegelen est né le 17 janvier 1892, à Belfort, de parents alsaciens qui avaient quitté leur province annexée pour rester Français. Après ses études au lycée de Belfort et à l'École normale supérieure de Saint-Cloud, il est immédiatement mobilisé, dans l'infanterie, le 1er août 1914. Il participe aux batailles de Champagne, de Verdun, d'Alsace. Il est blessé le 25 septembre 1915, au Mont-Sans-Nom ; il est décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire ; et il termine la guerre comme sergent. De 1920 à 1939, il sera professeur de lettres à l'École normale de Strasbourg. Socialiste depuis 1910, il entre dans la vie politique active, en 1925, comme conseiller municipal et adjoint au maire de Strasbourg. Candidat au Conseil général du Bas-Rhin, il bat, contre toute attente, le conseiller sortant Karl Roos, chef des autonomistes. Par contre, il ne réussit pas à faire triompher les couleurs de son parti aux élections législatives. Le 1er septembre 1939, la ville de Strasbourg étant évacuée, il est chargé, par le Gouvernement, de veiller à l'installation de ses compatriotes en Dordogne, puis dans l'Indre et une partie de la Charente. Il accomplit, à la satisfaction de tous, une tâche énorme et difficile. En 1940, il reste à Périgueux, où il a maintenu une « Mairie de Strasbourg » et, dès le mois de décembre, il entre dans la Résistance. Nommé délégué à l'Assemblée consultative provisoire de 1944, il est élu député du Bas-Rhin en 1945. En janvier 1946, M. Gouin lui confie le portefeuille de l'Éducation nationale. Il le gardera sous les gouvernements qui suivront : ceux de MM. Bidault, Blum, Ramadier et Robert Schuman. C'est le cabinet Schuman qui, répondant à de nombreuses sollicitations, le nomme Gouverneur général de l'Algérie en janvier 1948. À Alger, il entreprend de réaliser des réformes, réalise celles qui dépendent de lui, mais ne peut malheureusement faire aboutir celles qui dépendent du Parlement et du Gouvernement. En avril 1951, il reprend sa place au Palais-Bourbon, où, orateur écouté, jouissant de l'estime et de la sympathie unanimes, il prend part à tous les grands débats. Aux élections législatives de 1951, il devient député des Basses-Alpes. Candidat, en décembre 1953 à la Présidence de la République, il frôle le succès avant d'être battu, au treizième tour de scrutin, par M. René Coty. Le Congrès tient à lui manifester son respect : tous les sénateurs et députés debout, l'applaudissent.