Résumé
Reconstitué après vingt siècles d'absence, l'État juif en Palestine apparait comme une pièce rapportée dans une région qui ne l'a jamais accepté. Ce n'est pas nouveau, Juifs et Arabes - pourtant peuples levantins -, se détestent, et refusent le fameux « vivre ensemble » que certains veulent, ailleurs, imposer coûte que coûte et quoi qu'il en coûte. Alors, deux peuples sur une même terre, est-ce forcément un peuple de trop ? Tsahal, l'armée d'Israël, a permis à son peuple de survivre dans un environnement hostile, mais qu'en sera-t-il demain, si l'Alya s'assèche et si aucune perspective de vivre pacifiquement entre voisins, n'est offerte aux Arabes comme aux Juifs de Terre Sainte ? La démographie joue, à long terme, contre Israël. Mais il est vrai que l'État hébreu, à la différence des Croisés, a fait souche, planté des arbres, semé et récolté, et qu'il est en pointe dans la high tech ! Et si Israël pourra toujours conserver la suprématie nucléaire sur la région, il ne pourra jamais mettre un policier derrière chaque Musulman ! Israël, à sa naissance - ce rêve sioniste de Théodore Herzl réalisé -, était un pays majoritairement composé de pionniers laïcs, socialistes et bâtisseurs, d'origine ashkénazes. De nos jours, imperceptiblement, il a glissé vers une société libérale, lourde de fractures sociétales, de plus en plus profondément religieuse et impérialiste. Pourra-t-il , à la fois, conserver les territoires occupés de l'ex-Palestine sous mandat britannique et avoir la paix à l'intérieur de ses frontières ? Si ces dernières ne sont pas comme des « vaches sacrées », il est évident et d'une urgence vitale que le peuple arabe de Palestine, sous une forme ou sous une autre, ait son expression politique indépendante. Un État unique, binational, étant inenvisageable, la « solution à deux États » est-elle la plus appropriée ? La Jordanie n'est-elle pas, déjà, cet État palestinien ? Jérusalem, ville trois fois sainte, peut-elle rester totalement sous domination juive ? Ce sont ces questions fondamentales qu'aborde Jean-Claude Rolinat avec le regard du voyageur qui a arpenté ces terres. L'extrémisme des partis religieux juifs fait comme écho à celui du Hamas ou du Hezbollah libanais. Ils se nourrissent de leur haine réciproque et sont, depuis des lustres, des ennemis de la paix. Le système politique israélien fait que Benyamin Netanyahou, actuellement Premier ministre d'Israël, est otage des premiers, tandis que le président des États-Unis Jo Biden a dit « qu'à son avis, (Benyamin Netanyahou) faisait plus de mal que de bien. » Israël, a perdu la bataille des images : ses bombardements massifs sur la bande de Gaza ont, hélas, effacé l'effroyable massacre de sa population, le 7 octobre 2023, et ont, aux yeux du monde, disqualifié son gouvernement actuel. Alors, quel compromis, même imposé par coercition, serait-il possible ? Pour que cette région trop belle, trop chargée d'histoire, ne continue pas ad vitam æternam, d'être « un grand cimetière sous la lune »...