Hors-série n°105 - La monnaie et ses mystères
avril 2015
Collectif alternatives économiques
Résumé
Quel enfant ne s'est jamais étonné devant ce prodige : en prêtant quelques secondes à la marchande un petit rectangle de plastique bleu, on peut sortir du magasin avec l'objet convoité. Première expérience du mystère de la monnaie. D'où vient le pouvoir merveilleux de ce morceau de plastique ?
De la confiance. Qu'elle passe de main en main, en pièces ou en billets, ou qu'elle circule par le biais d'un simple jeu d'écriture sur un chèque, de quelques touches sur un terminal de carte bancaire, d'un ordre de virement ou d'une transaction sur internet, la monnaie est toujours un lien de confiance qui lie les membres d'une société. Confiance dans le fait qu'elle sera reconnue et acceptée en tout lieu et en toute circonstance par les autres. Cette acceptation unanime est ce qui fait de l'argent la mesure de la valeur de toute chose, ce sésame universel permettant d'acquérir tout ce qui est à vendre. Cela le rend hautement désirable, et même plus désirable que les objets qu'il permet d'acquérir, en raison de sa "pure potentialité", selon le philosophe Georg Simmel, c'est-à-dire l'infinie possibilité de choix qu'il renferme.
Mais au fait, qui crée cet argent tant désiré ? Autre mystère. Aujourd'hui, on parle de "fiat money", comme Dieu a dit "fiat lux" ("Que la lumière soit") : que l'argent soit, mais qui est le Dieu de l'argent ? Quand les monnaies étaient faites de métaux précieux, c'était simple. L'argent ne tombait pas du ciel. Il fallait aller le chercher dans les mines. Certes, les États s'arrangeaient toujours pour gratter quelques milligrammes entre la valeur affichée et le poids réel des pièces qu'ils frappaient. Et quelques alchimistes obscurs rêvaient de transformer le plomb en or.
Aujourd'hui les alchimistes ont pignon sur rue. Dans le capitalisme moderne, ce sont les banques qui créent l'argent par les crédits qu'elles accordent, promesses de revenus futurs. Elles créent la monnaie, mais pas la confiance. Ça c'est une autre affaire.
Car la monnaie n'est pas seulement le fluidifiant des échanges, disent souvent les économistes, c'est une institution. Un billet de 100 dollars vaut quelque chose dans le monde entier. Mais essayez de faire vos courses avec des bolivars vénézuéliens. Pourquoi ? Parce que la confiance dans les États-Unis - leur stabilité politique, leur rayonnement économique, leur puissance militaire - est plus grande que celle placée dans le Venezuela.
C'était aussi la grande promesse de l'euro, monnaie "unique" de 350 millions d'Européens : créer une monnaie capable de concurrencer le dollar. Une crise plus tard, l'euro a du plomb dans l'aile. Les apprentis monnayeurs ont compris qu'on ne crée pas une monnaie simplement en imprimant des ponts sur des billets et en reliant des comptes en banque. Et pourtant, si les marchés ont douté de sa pérennité, la confiance des peuples dans leur monnaie n'a pas vacillé. Preuve qu'envers et contre tout, cette communauté européenne continue de faire sens à leurs yeux.
L'auteur - Collectif alternatives économiques
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Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | Alternatives économiques |
Auteur(s) | Collectif alternatives économiques |
Parution | 07/05/2015 |
Nb. de pages | 82 |
Format | 21 x 30 |
Couverture | Broché |
Poids | 188g |
Intérieur | Quadri |
EAN13 | 9782352401162 |
ISBN13 | 978-2-35240-116-2 |
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