Résumé
S'appuyant sur des documents d'époque abondamment cités (décrets, lois, ordonnances, témoignages, etc.), cette Histoire sociale de la France innove en proposant une compréhension, siècle après siècle, de 2 000 ans d'antagonismes de classes, 2 000 ans de luttes contre les privilèges et l'injustice, combats qui ont tissé notre histoire, trop souvent reléguée par de pompeux récits glorifiant monarques et autocrates, les Roi-Soleil, les Napoléon... Ainsi, ces pages insistent-elles, parmi tant d'autres évocations de l'exploitation des plus humbles par les puissants, sur les lois et dogmes chrétiens fondant un antisémitisme inscrit dans la loi (jusqu'à l'expulsion des Juifs du royaume en 1394), les attaques de la monarchie contre les « hérésies », la stigmatisation de l'homosexualité, les révoltes des paysans, les jacqueries, l'essor du féminisme à compter de 1400, les grèves et les élans du monde ouvrier, le Code esclavagiste de Louis XIV, etc., etc., et, à l'inverse, l'apport humaniste et universaliste des Lumières... On y croise inconnus, méconnus ou illustres protagonistes de cette histoire de France, lancés dans un vaste mouvement émancipatoire toujours contré par la répression, le dénigrement, l'invisibilisation. Toutefois, des périodes comme la Révolution française, la Commune, le Front populaire, Conseil national de la Résistance, et d'autres moins connues, viennent contrebalancer réaction et conservatisme, arrachant par la lutte ce que les possédants ne sauraient concéder de leur propre chef. Dès lors, avec Montaigne, que « chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition », cette histoire nous enseigne la force de l'union et l'union des forces. Tel est le legs vivant de l'humanité.
Gageons que l'alternative sociale est toujours possible !