Résumé
La grande passion de Charles Flahault, connu pour avoir créé en 1890 l'institut de Botanique de Montpellier qui deviendra une pépinière d'enseignants et chercheurs, fut le reboisement de l'Aigoual, mené de pair avec ses travaux scientifiques qui font toujours autorité. Les textes du Journal d'un botaniste sont extraits de l'abondante correspondance que Charles Flahault entretenait régulièrement avec sa mère. Ils révèlent, au fil de nombreux voyages et excursions, un savant curieux de tout, un homme infatigable, attentif aux individus et à leurs problèmes, qui sait restituer avec saveur et précision de pittoresques anecdotes de la vie quotidienne, d'il y a un siècle. La première partie, consacrée au voyage que Charles Flahault fit en Scandinavie en 1879, riche d'enseignements et haut en couleurs, est suivie d'une deuxième partie plus importante, qui a pour cadre le Midi : Languedoc-Roussillon, Ardèche et Provence. Monde dont cet homme du Nord s'éprit au point que, professeur à Montpellier, il refusera plusieurs nominations, tant au Muséum de Paris qu'en Suède. Cet excellent marcheur, qui n'hésitait pas à gagner l'Aigoual à pied depuis Montpellier, ce bourreau de travail dont les journées oscillaient entre douze et quinze heures, mènera d'innombrables campagnes d'herborisation dans la région : à l'Aigoual, bien sûr, au Canigou et en Cerdagne, en Camargue mais aussi au Ventoux ou à l'Esterel... Fasciné par le climat et la richesse de la flore méditerranéenne, il fut également sensibilisé aux dégâts engendrés par la déforestation : désertification, inondations et autres ravages... Nous le découvrons avec ses étudiants et ses amis, souvent à l'Hort de Dieu, non loin de l'Observatoire du mont Aigoual. Il y réalise un jardin botanique et un arboretum qui vont servir de champ d'expérimentation au reboisement de l'Aigoual auquel, avec le forestier Georges Fabre, il se consacrera corps et âme et dont nous pouvons mesurer aujourd'hui les magnifiques résultats. Plus de trente dessins et photographies d'époque complètent ce témoignage et permettent de mieux saisir l'importance de son action sur les paysages de notre quotidien.