Résumé
Ils sont neuf, encore jeunes, à partir à la retraite un jour de mars. Neuf mois plus tard, que sont devenus Frantz, Luce, Jean-Jacques, Nguyen et les autres, amputés de leur vie active ? Il reste les souvenirs vécus ensemble, l'amitié. Certains ont continué de travailler, malgré tout ; ceux pour qui travailler était accessoire n'ont eu qu'à poursuivre leur passion officieuse. Quant aux autres, quel manège ! Tourner en rond, certes, mais se taper le nez dans des portes ouvertes, parfois par eux-mêmes !
Dès lors que l'objet de l'esprit est d'être content de soi, sans jeu de miroir, sans masque, ne devraient-ils pas se le rappeler, aussi souvent que possible puisque cela ne dure guère ? Un de la bande disparaît ; c'est bien beau les choix de vie, mais sans elle... Quand bien même leur moment viendrait, il faudrait qu'ils aient - un peu - pris garde... Finalement, si comiques soient-ils, ils nous apprennent quelques jolis tours. Mais René n'en fera plus.
Certains vous diront que la crise de la soixantaine est en phase de supplanter celle de la quarantaine : avec une espérance de vie de plus en plus longue cela paraît évident. Mais avec une population de retraités dynamiques, la retraite devient pour beaucoup synonyme d'ennui. Car la vieillesse effraye ; nous préférons détourner le regard devant la vieillesse et la mort, les cacher derrière les murs toujours plus hauts des hôpitaux. La raison ? La tentative, vaine, d'oublier cette dérangeante et implacable vérité : nous sommes fragiles. Pourtant n'est-ce point l'essence même de notre condition humaine ? Bruno LATAPY, lui, a décidé d'en rire. Il nous dépeint le portrait d'une bande de joyeux retraités dont on suit les péripéties avec délectation. Humour, donc, mais ce n'est pas tout. Car l'auteur nous propose au passage une réflexion sur la vieillesse et la mort qui touche à ce qu'il y a de plus universel en l'homme.