Résumé
Depuis plus de trente ans, l'artiste suisse Martial Leiter traite la thématique de la destruction et des violences. Bien que sujet intemporel et universel des sociétés humaines, la guerre n'en a pas moins évolué, en usant et abusant des techniques mortifères, toujours renouvelées et perfectionnées. C'est pourquoi, Leiter a entrepris une sorte de chronique dessinée des guerres « modernes » : Vietnam, Balkans, conflits pour le pétrole : 1ère et 2ème guerres du Golfe... Dans notre monde saturé d'images des journaux télévisés et de l'instantanéité Internet, le trait de Leiter permet un salutaire recul. Usant des subtilités du noir et blanc, ses crayons permettent des vues vastes et des impressions profondes. Face à ses mises en page des paysages dévastés d'après la bataille, il incite le regardeur à voir autrement les dégâts collatéraux, les frappes chirurgicales,... Dans le sillage des désastres de la guerre d'un Goya ou de la cruauté lucide d'un Posada, Leiter s'insurge contre le grotesque mortifère. A sa manière, il poursuit les danses de morts germaniques, convoquant la macabre sarabande des squelettes. En entomologiste, il scrute l'aveuglement dans l'autodestruction des humains insectes, il montre, sur fond de puits de pétrole en feu, les cortèges des populations errantes, déplacées, expulsées, en quête de refuges... Martial Leiter est né en 1952, à Fleurier. Il compte plus d'une centaine d'expositions à son actif en Suisse et à l'étranger ; rappelons, notamment son exposition autour des épouvantails, qui avait marqué les esprits, en 2004, à Cernier.Comme dessinateur de presse, il a collaboré, depuis 1991, à de nombreux journaux, tant des supports indépendants que de grands médias (Le Monde, Paris ; Le Temps, Genève ; Tagensanzeiger, Weltwoche, Die Neue Zürcher Zeitung, Zürich ; Die Zeit, Hambourg...)