Résumé
R. Firino a consulté de très nombreux documents, dont il donne de multiples extraits, pour rédiger une étude très détaillée sur l'évolution de Fontenoy à travers ses différentes composantes économiques et sociales : les biens ecclésiastiques, les principaux fiefs et leurs possesseurs, les familles seigneuriales ainsi que la communauté des habitants. Au IXe siècle, Charlemagne fit don de Fontenoy à l'abbaye de Saint-Médard et une bulle du pape Eugène II, en 824, affecta les revenus du domaine à la célébration de l'anniversaire de l'empereur. Tout au long du Moyen Âge, le village, qui avait acquis une certaine importance, subit les guerres incessantes qui ravagèrent la contrée. Puis quand, en 1650, l'ennemi s'avança dangereusement aux portes de Fontenoy, les habitants se réunirent pour décider des mesures de protection à prendre. Ils durent aussi affronter les fraudeurs et les contrebandiers, les épidémies et les famines. Les deux années consécutives de mauvaises récoltes, notamment, en 1660 et 1661, provoquant misère extrême et maladies contagieuses, suscitèrent la charité des Soissonnais qui accordèrent au village 233 pains d'une livre et demi. R. Firino se penche sur le destin des familles seigneuriales, reconstituant leur lignée et leur fortune, dressant le portrait des personnages les plus marquants, et menant l'enquête pour déterminer la réalité de la noblesse d'une d'entre elles. Il n'oublie pas les édifices qui ont été témoin de l'histoire de Fontenoy. La description de l'église (empruntée à M. Lefèvre-Pontalis) qui fut classée monument historique peu avant sa destruction en 1914, revêt un intérêt tout particulier, du fait de sa disparition. Le moulin et la ferme de la Tour ont, eux aussi, marqué le passé de la commune. Le premier, propriété pendant un temps de l'abbaye de Saint-Médard, connut de nombreux meuniers, dont un fut, semble-t-il, assassiné par sa femme et le meunier de Fouquerolles, sans qu'aucune poursuite ne soit menée à leur encontre. L'auteur retrace l'histoire économique, sur près de trois siècles, de la seule ferme importante de Fontenoy, grâce aux nombreux baux et arpentages qui subsistent de la ferme de la Tour, qui présentait en 1914, juste avant d'être détruite, pratiquement le même aspect qu'en 1720 et 1755,