Europe N° 996, Avril 2012 : Gilles Deleuze
Evelyne Grossman, Pierre Zaoui
Résumé
L'une des caractéristiques les plus constantes de la philosophie de Gilles Deleuze est sans doute à chercher dans le rapport très paradoxal que ce penseur n'a cessé d'entretenir avec ce qu'il appelait tantôt la "non-philosophie " (d'abord les sciences, les arts et la littérature, mais aussi la psychanalyse, la politique, l'économie, la géographie, l'animalité...), tantôt une " compréhension non philosophique " qui opérerait non plus par concepts mais par " foncepts " (les fonctions de la science), " affects " (les blocs d'émotions de l'art, notamment de la littérature), et " percepts " (les blocs de perceptions impersonnelles de l'art, notamment en peinture et en cinéma). D'un côté, en effet, Deleuze n'a cessé de rappeler combien ce rapport ou cette compréhension pré-philosophique était constitutive du geste philosophique lui-même, au moins pour toute recherche de " nouveaux moyens philosophiques d'expression ". Mais d'un autre côté, il n'a cessé de se démarquer de toute philosophie de la culture comme de toute philosophie trop érudite ou trop spécialisée : la philosophie n'a nul besoin d'autre chose que d'elle-même, et philosopher c'est tout sauf savoir, c'est-à-dire dépecer, s'approprier ou s'annexer des pans de l'expérience humaine qui ne dépendent pas de soi et vivent très bien sans soi. Dès lors, tout se met à vaciller : entrer en rencontre nécessaire avec la non-philosophie serait-ce donc savoir sans savoir, voir sans comprendre, comprendre sans savoir, et " sortir sans sortir " selon la belle formule du poète Ghérasim Luca ? Le premier sens de ce numéro Deleuze de la revue Europe serait d'essayer de démêler ces questions (non de les résoudre, mais de les penser, de les diffracter, et peut-être de les pousser plus loin) en respectant d'abord et autant qu'il est possible les multiples manières dont Deleuze a pu tisser ce rapport si troublant à la littérature, au cinéma, aux arts plastiques, à la politique, à l 'économie, à la psychanalyse... Il s'agit simultanément de rendre Deleuze à sa sauvagerie ou au caractère volcanique, inassignable, fragmentaire et à jamais problématique de sa philosophie. A rebours, il importe aussi de tenir compte des multiples manières dont des " non-philosophes" (écrivains, cinéastes, musiciens, psychanalystes, militants politiques, logiciens...) peuvent se rapporter à Deleuze et y trouver, d'une façon ou d'une autre, leur miel. Car le rapport de Deleuze à la non-philosophie fonctionne aussi dans l'autre sens. Et il est essentiel de comprendre comment.
L'auteur - Evelyne Grossman
Autres livres de Evelyne Grossman
L'auteur - Pierre Zaoui
Autres livres de Pierre Zaoui
Sommaire
- Gilles deleuze
- Gilles deleuze : sortir de la philosophie
- Deleuze braconnier
- Logiques de l'incorporel
- Amelia rosselli
- "ecrire, c'est se demander comment le monde est fait"
- Tourmentée, échappée
- Ce que rosselli nous donne
- Adrienne rich
- Du morcellement à l'unité
- Credo d'une fervente sceptique
- Une poésie mimétique de la pensée
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | Revue europe |
Auteur(s) | Evelyne Grossman, Pierre Zaoui |
Parution | 06/04/2012 |
Nb. de pages | 379 |
Format | 13 x 21 |
Couverture | Broché |
Poids | 444g |
EAN13 | 9782351500477 |
ISBN13 | 978-2-35150-047-7 |
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