Résumé
Il nous répugne, en Occident, de faire de l'univers une machine, de l'homme un esclave à la torture, et d'un Dieu inconscient l'auteur du Mal éternel ! Conséquences extrêmes, qu'il n'est que trop facile de tirer des prémisses de la Synthèse Hindoue : car enfin, l'univers physique supposant l'existence du Mal, éterniser l'un, c'est éterniser l'autre. Sur ce point-là, les sectes exotériques du Christianisme semblent elles-mêmes présenter une solution moins dommageable à l'homme et moins révoltante pour sa raison. En effet, si elles professent, à l'égard des pervers, le dogme absurde des peines éternelles, du moins promettent-elles justice aux justes, en enseignant la «fin du Monde», c'est-à-dire, à tout prendre, le caractère accidentel et transitoire de ce Monde physique, où le Mal sévit indistinctement sur les bons comme sur les méchants. Le parallèle que nous avons esquissé entre les deux ésotérismes d'Occident et d'Orient suffit à en faire sentir le fort et le faible ; et il paraît presque superflu d'ajouter que nos ouvrages se réclament expressément du premier de ces deux courants occultes. Quant à nier les essences spirituelles et même la possibilité de rapports entre les êtres de cet ordre et les âmes descendues dans la déchéance de la chair ; quant à contester la claire-vue, la bilocation, les apports, la communication de pensée, l'envoûtement à distance et tant d'autres phénomènes psycho-fluidiques et mystérieux à des titres divers, - nous n'y pensons pas. S'il nous prenait fantaisie d'y contredire au mépris de toute évidence, nous n'écririons pas de gros livres à dessein de les expliquer. Ce sont là des faits, que nous appellerons prodiges, miracles même, si l'on y tient.
L'auteur - Stanislas Guaita
Stanislas de Guaïta (6 avril 1861 - 19 décembre 1897) est un occultiste et poète français, cofondateur avec Joséphin Peladan de l'Ordre kabbalistique de la Rose-Croix.
Dès le lycée à Nancy, vers 1880, il se lie d'amitié avec Maurice Barrès. Guaïta prôna un spiritualisme exaltant la Tradition chrétienne, qui, grâce à la mise en place éventuelle de la synarchie - forme de gouvernement idéale -, devait conduire à l'avènement du royaume de Dieu. En 1888, dans le même esprit, il fonde avec Péladan l'Ordre kabbalistique de la Rose-Croix, dont fit aussitôt partie Papus. Parmi les membres on relèvera des noms passés plus tard à la postérité comme Erik Satie et Claude Debussy ou encore le banquier des artistes, Olivier Dubs.
Satie semble avoir été le compositeur attitré de l'Ordre. On lui doit entre autres une Sonnerie des Rose-Croix qui devait accompagner le rituel.
Intoxiqué par les stupéfiants, l'homme mourut prématurément, le 19 décembre 1897, à l'âge de 36 ans.
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