Sommaire
• Antoine Cazé, « I would prefer not to » Bartleby de Melville
Par cette réponse figée et qui immobilise l’autre et le temps, le personnage de Bartleby affirme, comme en hurlement rentré, le sentiment mêlé de son refus, de sa solitude et de son attente. Il nous introduit au cœur de l’aridité et du chaos de son monde intérieur qui qu’il préserve par une mise à distance...
Antoine Cazé, (Professeur à l’université Paris Diderot, spécialiste de poésie américaine)
• Aurélien Barrau, Eclipse astrophysique,
Le temps arrêté, l’infini mis en cause et souligné à la fois. Comme une préfiguration de toute fin et pourtant l’espoir de l’après, du passage. Une présence soulignée par la disparition et le cosmos qui se rapproche.
Aurélien Barrau (Astrophysicien)
• Chloé Moglia, On n’a qu’à bien se tenir,
Selon Bergson, en tant qu’être vivant, je suis un lieu de passage. A ce titre, j’ai vu passer en moi des livres, du trapèze, des arts martiaux… Pour mieux voir passer ces matières, je m’exerce à être attentive. Je me suspends : je me tiens à une ligne d’acier, à bout de bras, au-dessus du vide. Ces matières convergent. Livres et arts martiaux s’assemblent dans l’auto-organisation d’un sens provisoire. J’organise les conditions d’observation de cette situation. Cela prend des noms comme performances, spectacles, rencontres…
• Patrice Franchet d’Espèrey, Quand le cavalier suspend sa monture,
Rapport entre le dressage équestre, la musique et la danse à l’époque de la Renaissance,
Patrice Franchet d’Espèrey (Instructeur et Cadre noir de Saumur)
• Jean Baumgarten, Suspension du temps et extase mystique
Nombre de textes mystiques juifs décrivent des moments de suspension des habitudes, règles et normes, notamment religieuses. Une telle interruption du cours ordinaire des choses suppose une transformation et une dissociation intérieure du sujet qui se trouve projeté dans une dimension supranormale. Notre article étudiera quelques exemples de ces moments de suspens ou de suspension chez les Hassidim, les piétistes juifs d’Europe orientale du XVIIIe siècle. Nous aborderons essentiellement, le rêve et diverses techniques mystiques, dont le retrait du monde, la concentration mentale, la méditation et la contemplation (hitbonenut), la prière extatique (hitlahavut), qui favorisent les voyages de l’âme vers les mondes supérieurs (aliyah ha-neshama) et l’association avec le divin (devekut). Ces descriptions d’états altérés de la conscience seront analysées à partir de récits, de témoignages et de fragments d’autobiographies spirituelles.
• Zoé Andreyev, interprète
Le suspens du sens de la traduction, entre auteur et traducteur.
Zoé Andreyev (Traductrice, Psychanalyste, membre de la SPRF)
• Alain Deniau, témoignage perso : veille, sommeil, coma
Psychanalyste, membre de la SPRF.
• Nicolas de Coulon, L’interprétation en suspens dans l’analyse
Dans la séance d’analyse, il existe une attente, un suspens à propos de ce qui peut être dit soit par le patient soit par l’analyste. Nicolas de Coulon propose une séquence d’analyse avec une patiente et fait la relation avec la tragédie d’Œdipe de Sophocle : selon notre auteur, il existe deux types d’énigme, celle de l’oracle ou celle du sphinx. Nicolas de Coulon définit le suspens dans sa double acception: au croisement des chemins pour le patient entre un sentiment d’expectative plus ou moins angoissée et la mise en suspens de l’attente d’une interprétation de l’analyste.
Psychiatre, Psychanalyste, membre de la Société suisse de psychanalyse.
• Julien Malet, Sol tuera-t-il Do ?
L’auteur décrit un genre musical apparu dans les années 1970 dans le sud-ouest de Madagascar : des répertoires malgaches ont été mêlés à des musiques sud-africaines et ont donné un genre de musique inédit, le tsapiky. Celui-ci correspond à des temps nouveaux vécus par une nouvelle génération. À travers son origine métissée, il devient le pivot indispensable de toute manifestation importante de la vie sociale. Le tsapiky peut être donné comme musique de divertissement ou lors de funérailles où les musiciens doivent jouer sans interruption pendant plusieurs jours et nuits.
Julien Mallet est ethnomusicologue, chercheur à l’IRD (URMIS, Paris 7 Diderot). Spécialiste de Madagascar, son ouvrage : Letsapiky, une jeune musique de Madagascar, ancêtres cassettes et bals-poussière, 2009 chez Karthala a reçu le "Coup de cœur" musique du monde de l’Académie Charles Cros.
• Laura Henno, Traversées clandestines
Des vies suspendues, une douleur identificatoire. L’artiste évoque son travail sur les migrants clandestins et les passeurs mené durant quatre ans entre les Comores et Mayotte, qu’elle situe entre ambition documentaire et imaginaire poétique.
Laura Henno a réuni ses films, photographies et installations réalisés aux Comores autour des phénomènes de migration, à la galerie parisienne Les filles du Calvaire à l’automne 2018. Le titre de l’exposition, M’Tsamboro reprenait le nom d’un îlot de l’archipel des Comores inhabité sur lequel des migrants sont déposés par des passeurs sans scrupule au lieu d’être conduits jusqu’à Mayotte. Elle a aussi participé à l’exposition Persona grata, autour de la notion d’hospitalité, au Musée national de l’histoire de l’immigration et le MAC VAL-Musée d’art contemporain du Val-de-Marne (octobre 2018-janvier 2019).
• Anton Zorine, Le suspens harmonique/ou le moment de suspens pour le public à la fin de l’écoute d’une œuvre.
• Julien Rault, « La langue bien suspendue… ? »
Je me propose d’esquisser le portrait d’un signe de la langue écrite qui fait justement figure d’esquisse, permettant d’inachever la phrase, de présenter l’absence, de dire tout en ne disant pas… Le point de suspension intéresse en effet notre rapport au langage et à l’autre, en ce qu’il introduit la question du latent et se présente comme une forme de mi-dire, persistance sibylline, stimulante et signifiante. De la langue à la littérature, il s’agira d’ouvrir quelques pistes ou possibilités interprétatives, en empruntant le chemin tracé, au détour de la phrase, par ces trois petits points qui théâtralisent dans l'écrit la question du suspens.
Julien Rault est Maître de Conférences en linguistique et stylistique à l’Université de Poitiers. Il a notamment fait paraître, en 2015, Poétique du point de suspension. Essai du le signe du latent, aux éditions Cécile Defaut
• Alain Jomy,
• Nanou Hardenberg, Entre rue et ciel et toits…
Texte de fin : Sophie Lespinasse, Fragments de la biographie de Ste Thérèse d’Avila SB
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