Résumé
flammes, et la moitié de ses bataillons dans les flots glacés de la Bérésina. Il neigeait... De toutes
parts, à l'horizon, la terre était blanche et le ciel gris. Au milieu des plaines immenses et stériles
se traînaient les débris de ces fières légions, naguère conduites par le nouveau César à la
conquête du monde, que l'Europe coalisée n'avait pu vaincre, et dont triomphait à cette heure le
seul ennemi capable de les faire reculer jamais : le froid du nord. Ici, c'était un groupe de
cavaliers raidis sur leur selle et luttant avec l'énergie du désespoir contre les étreintes d'un
sommeil mortel. Là, quelques fantassins entouraient un cheval mort qu'ils se hâtaient de
dépecer, et dont une bande de corbeaux voraces leur disputaient les lambeaux. Plus loin, un
homme se couchait avec l'obstination de la folie, et s'endormait avec la certitude de ne se point
réveiller. De temps à autre, une détonation lointaine se faisait entendre ; c'était le canon des
Russes. Alors les traînards se remettaient en route, dominés par le chaleureux instinct de la
conservation. Trois hommes, trois cavaliers, s'étaient groupés à la lisière d'un petit bois, autour
d'un amas de broussailles qu'ils avaient à grand- peine dépouillés de leur couche de neige
durcie, et auxquelles ils avaient mis le feu. Chevaux et cavaliers entouraient le brasier, les
hommes accroupis et les jambes croisées, les nobles animaux la tête basse et l'oeil fixe. Le
premier de ces trois hommes portait un lambeau d'uniforme encore recouvert des épaulettes de
colonel. Il pouvait avoir trente- cinq ans ; il était de haute taille, d'une mâle et noble figure, et son
oeil bleu respirait à la fois le courage et la bonté. Avec une portée littéraire mais aussi politique et sociale, Don Quichotte offre encore aujourd'hui une mise en perspective importante dans la compréhension du passage historique vers la modernité en Europe latine.
« Dans un village de la Manche dont je ne veux pas me rappeler le nom, vivait, il n'y a pas si longtemps, un de ces hidalgos à lance au râtelier, bouclier antique, maigre rosse et lévrier courant. Un pot-au-feu plus vache que mouton, du ragoût tous les soirs ou presque, des lentilles le vendredi, quelque pigeonneau le dimanche en plus de l'ordinaire consommaient les trois quarts de son bien. Le reste filait avec une casaque de bon drap noir et des chausses de velours pour les fêtes avec leurs couvre-pieds assortis ; les jours de semaine il tenait son rang avec un drap fin, gris souris. »
L'auteur - Miguel de Cervantes
Autres livres de Miguel de Cervantes
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | La Renaissance du Livre |
Auteur(s) | Miguel de Cervantes |
Parution | 07/03/2024 |
Nb. de pages | 220 |
Format | 12 x 18 |
Couverture | Relié |
EAN13 | 9782507058180 |
Avantages Eyrolles.com
Nos clients ont également acheté
Consultez aussi
- Les meilleures ventes en Graphisme & Photo
- Les meilleures ventes en Informatique
- Les meilleures ventes en Construction
- Les meilleures ventes en Entreprise & Droit
- Les meilleures ventes en Sciences
- Les meilleures ventes en Littérature
- Les meilleures ventes en Arts & Loisirs
- Les meilleures ventes en Vie pratique
- Les meilleures ventes en Voyage et Tourisme
- Les meilleures ventes en BD et Jeunesse