Résumé
"Chien perdu" est une histoire d'amour dont le troisième personnage est un micro. Les deux autres personnages, bien sûr, sont des gens qui s'aiment. L'un est un homme, l'autre aussi. L'un s'appelle François, l'autre Luther. L'un a cinquante et un ans, l'autre quarante-huit. L'un est français, l'autre américain. L'un vit dans une petite ville du centre de la France, l'autre à San Francisco. L'un est cinéaste, l'autre architecte. L'un est célibataire, l'autre non. L'un est d'origine espagnole, l'autre d'origine mexicaine. L'un et l'autre se connaissent depuis dix-neuf ans. L'un et l'autre s'aiment en secret depuis dix-neuf ans. Pourtant ils ne se voient qu'une fois par an, et seulement quelques jours, parfois quelques heures. Pour que perdure le miracle du sentiment partagé, ils développent une intimité virtuelle. Chaque nuit ils se parlent. Ou plutôt ils parlent chacun leur tour. Pour s'adresser à l'aimé, il s'adresse à un micro. Chaque nuit ils correspondent grâce à une boîte aux lettres audio. Chaque nuit ils enregistrent le message vocal qu'ils envoient dans le cyberespace et auquel l'autre, décalage horaire oblige, ne répond qu'une dizaine d'heures plus tard. Ils se parlent en différé. Ils s'aiment en différé. Ce qui était un pis-aller devient un mode de vie. Au début ils s'écrivent des lettres, se téléphonent, s'envoient des cassettes. Désormais ils s'échangent des emails, des SMS, des MMS, des chansons, des films, des baisers webcams. Quand l'un parle, l'autre dort. De part et d'autre du monde, ils monologuent face à leur écran d'ordinateur, un micro-casque sur les oreilles. Chien perdu est une élégie sur le proche et le lointain, l'histoire d'un amour au temps du webconfessionnal... « Avec son nouveau film Chien perdu, François Zabaleta signe une sublime élégie sur le proche et le lointain, l'histoire d'un amour au temps du web confessionnal. » Grégory Tilhac, directeur artistique du festival Chéries-Chéris. « On est tous un peu des chiens perdus de l'amour aujourd'hui et ce long-métrage fidèle à l'univers de François Zabaleta nous interroge joliment et en profondeur sur notre rapport à l'amour, au fait d'aimer, aux mots d'amour, au verbe aimer. » Gaspard Granaud, POPANDFILMS. BONUS : "LA NUIT DEVANT SOI", un court métrage de et avec François Zabaleta (2020, 32 min.). Un homme. Une femme. Un avion. PRIX PROSPECTIVE CINÉMA FESTIVAL CÔTÉ COURT 2020.