Résumé
On le voit de loin. Juche au sommet de la colline du Muzzellu, il fait face au village d'Oletta et à ses hameaux, Guadu in là, Cermolacce, Salicetu, en haut le Montaghjò et, plus haut encore, sur les flancs du Sant'Antone, Romanacce. De l'autre côte, l'horizon porte loin vers la mer et vers les montagnes de Tenda et de Monte Astu. En harmonie avec le maquis qui l'enserre de toutes parts, le tombeau semble pose là de toute eternite. Rien ne semble perturber le sommeil des Rivarola. Ni les rayons aveuglants du soleil de juillet, ni le vent, ni la pluie, ni la grêle, ni les incendies qui viennent parfois lecher le sommet de la colline, ni même la brume qui l'enserre de manière ephemère et lui donne une allure presque irreelle, ne perturbent la quietude du lieu où le temps semble avoir suspendu son vol. Au loin, la mer ourle d'ecume le vert pâle de la côte de Saint-Florent. Dans la torpeur estivale, hirondelles de fenêtre, au ventre blanc, et martinets noirs aux ailes effilees et au cri strident, volent en escadrilles et lacèrent l'azur. Les Rivarola sont ici. Ils apparaissent avec leurs doutes et leurs interrogations, leurs angoisses et leurs faiblesses, mais aussi leur force et leur courage, leur grandeur, leurs elans de foi, d'esperance et de charite. En un mot, ils quittent la legende un peu sirupeuse dans laquelle le mythe les a enfermes pour redevenir des êtres de chair, de sang et d'esperance.