Résumé
Vulgate académique, quant à l'évolution du droit pénal français : la législation révolutionnaire (1791) se serait prévalue de l'humanisme de Voltaire et de celui du grand Italien Beccaria, l'illustre visionnaire de la refondation de ce secteur du droit, à l'inverse, les codes « criminels » napoléoniens (1808, 1810), avec leur regain de sévérité, auraient pris leurs distances avec cet humanisme. Or cette approche « classique » est sujette à caution. Une prise en compte de la vision du temps sur l'homme relativise sensiblement un tel contraste : de Voltaire lui-même à Napoléon, sans en excepter la Révolution, elle a propension à mettre en valeur une continuité utilitariste. Et l'on se doit d'y constater que l'idéal d'humanité, omniprésent dans les paroles, a dès l'origine et continûment, difficulté à se faire autre qu'illusoire en profondeur, dans les esprits et dans les faits.L'inconvénient d'une telle recherche, c'est que l'image convenue de l'esprit des Lumières, de la Révolution, de la phase impériale, s'en trouve au bout du compte, quant à l'orientation de son axe majeur, quelque peu écornée. Historien des idées politiques, est professeur émérite des Universités. Ses travaux sur l'anthropologie révolutionnaire ont réputation d'avoir modifié l'approche historique de la vision de l'homme au siècle des Lumières. Bien que peu soucieux des modes, cet historien est désormais un auteur reconnu. Ses « angles d'attaque » sont inattendus, sa manière résolument pluridisciplinaire (droit, politique, littérature, histoire des sciences, de la médecine, philosophie...).De cette recherche ont procédé plus de dix livres, et de nombreux articles (revues scientifiques, Actes de colloques), dont certains ont été traduits en italien, en anglais, en japonais, en russe, en espagnol. Xavier Martin a donné aussi de nombreuses conférences, jusqu'au Japon et en Argentine. Il a pris part à une trentaine d'émissions de radio (Radio-Courtoisie, Radio Notre-Dame, France-Culture).