Résumé
À la faveur du cataclysme, que produisit l'écroulement de la monarchie carolingienne et de l'incroyable anarchie qui régna sur l'empire démembré de Charlemagne, les ancêtres de Guy Ier s'emparèrent du domaine royal de Vignory, débris de l'ancien comté de Bologne. Ils bâtirent un château fort sur le coteau qui domine la vallée, à l'abri duquel vinrent se grouper des indigènes. Premier seigneur, Guy Ier fit venir de Dijon une colonie de douze moines de l'abbaye de Saint-Bénigne, à qui il concéda des terres. Il entreprit l'élaboration des plans de reconstruction de la vieille église, mais ce fut son fils - Roger Ier - qui, vers 1050, acheva et dédicaça l'église de Vignory, qui conserve encore aujourd'hui toute sa pureté d'art roman. C'est lui aussi, qui termina la maison seigneuriale et la chapelle castrale commencée par son père. Dès le XIe siècle, le château fort se composait d'un donjon féodal, dont les murs restaurés par ses successeurs ont bravé l'injure des siècles. En 1204, Gautier Ier renforça le système de défense, en reliant les tours et les murs d'enceinte à ceux qu'il fit bâtir autour du bourg. Déjà endommagé par Brocard de Fenestrange en 1360, l'ensemble des fortifications furent partiellement démantelées trois ans plus tard, lors de la prise de Vignory et du château par Humbert de Beaufremont. Il fallut attendre 1416, pour que Jean IV de Vergy entreprenne de faire réparer les remparts du château et du bourg. Par une charte du 30 mars, il acheta le concours des habitants pour ces réfections si importantes qu'il y engloutit une partie de sa fortune. Un siècle plus tard, François de Quinquempoix, redoutant les attaques des Huguenots, restaura à nouveau la forteresse. Puis Jean Orry, en 1712, fit les dernières réparations des deux tours qui subsistent encore. Á partir de cette époque, le château ne fut plus entretenu et il devint la proie d'un incendie quelques années avant la Révolution. Seule l'aile du côté fut préservée. Les premiers seigneurs avaient aussi veillé à assurer une assistance aux pauvres et aux malades. Au début du XIIe siècle, deux hôpitaux et une léproserie étaient fondés. Cette dernière remonte à la troisième Croisade. Barthélémy, seigneur de Vignory, et son fils aîné, Guy, furent tués sous les murs de Saint-Jean-d'Acre, en juillet 1191. Après la mort de son mari et de son fils, Elvide fonda la léproserie et y attacha des Religieuses hospitalières de Jérusalem. Renonçant au monde, elle entra dans l'ordre, consacra le reste de sa vie aux lépreux et mourut dans sa léproserie de Vignory.