Un ami presque parfait

Franz et François ont vingt ans quand ils font connaissance à Londres. Le premier est Alémanique, le second Romand, et leur cohabitation dans un garden flat débute au lendemain de la votation sur l'EEE. Huit ans plus tard, on les retrouve à un moment charnière de leur existence: Franz est en burn-out, rongé par son boulot et encore plus par son incapacité à réaliser que son boulot le ronge; François se fait larguer par Carole, la comédienne avec laquelle il forme un couple qui bat de l'aile à cause d'un ex un peu trop présent. Ensemble, ils tentent de remonter la pente et cherchent à renouer avec l'insouciance et la légèreté de leurs vingt ans. A travers l'histoire de cette amitié a priori contre nature, métaphore des rapports entre Romands et Alémaniques, Un ami presque parfait évoque en mode caustique quelques épisodes de la Suisse contemporaine. Une manière de construire, par la fiction, un espace culturel commun à deux communautés qui souvent s'ignorent. Une façon aussi pour l'auteur de puiser dans son expérience personnelle et professionnelle, et d'adresser un clin d'oeil à Leonard Cohen, dont la strophe suivante, tirée de l'ouvrage bilingue The Flame, paru aux Editions du Seuil (2018), fait office d'épigraphe :
"It is going to be like this / Sitting at a bar in Geneva / or is it Zurich / I can never tell which."
(« Ça va être comme ça / Assis dans un bar à Genève / ou est-ce Zurich / je confonds toujours. »)