Résumé
Kostas Zaroukas, poète et artiste de théâtre, d'origine grecque, est né à Salonique ; après avoir terminé ses études à la Faculté de droit et à l'École supérieure d'art dramatique du « Théâtre national » d'Athènes, est venu à Paris, au début de 1946, comme boursier du gouvernement français pour des études supérieures de mise en scène théâtrale, de philosophie, esthétique et histoire de l'art, à la Sorbonne. Son premier recueil de poèmes, « Marche solitaire », a paru à Athènes, en 1944, et fut accueilli par les critiques les plus notoires de la Grèce avec enthousiasme : « La poésie jaillit, pénétrante, des poèmes de Kostas Zaroukas. Ceux qui auront aimé ses poésies d'aujourd'hui et de l'avenir, qui auront reçu d'elles une élévation et une joie artistique, seront nombreux et le suivront. » - « Le Matin », quotidien d'Athènes, 10/8/44. Alkis Thrylos. « On se réconforte quand on voit des poésies comme celles de Kostas Zaroukas. » - T. Papatzonis, 21/7/44. « Sa poésie est destinée à laisser une vibration sensationnelle. » Revue d'Athènes « La Radio », 10/6/44, G. Stambolis, président de l' « Association des écrivains hellènes ». Et, sitôt après, il fut élu membre de l' « Association des gens de lettres hellènes ». Peu à peu, son activité théâtrale a donné, inconsciemment, une texture dramatique à son lyrisme. C'est ainsi que K.Z. fut conduit vers la forme du poème synthétique, cyclique, où l'on rencontre tantôt des accents purement lyriques, tantôt des accents purement dramatiques, tantôt des accents épico-lyriques. Toutefois, les parties de ses synthèses poétiques ont une autonomie : « c'est l'ensemble partagé en plusieurs morceaux, sans qu'il perde son unité ; une symphonie avec une profondeur et une passion lyriques. » I.M. Panayotopoulos. « C'est pourquoi sa poésie se distingue comme une page vivante et originale dans l'expression lyrique de notre temps. » Man. Yalourakis. Sous cette forme, K.Z. a fait paraître - jusqu'à aujourd'hui - une vingtaine d'œuvres poétiques en grec et dix seulement en français - une grande partie de ses œuvres en français restant inédite, à cause de son éloignement de France durant de longues années. Car, à Paris, il est resté pendant dix ans consécutifs - de 1946 à 1956, mais, après, ses occupations littéraires et théâtrales l'ont retenu, par intervalles, longtemps en Grèce. Parallèlement à ses poèmes, K.Z. a écrit des pièces théâtrales, tant en français qu'en grec. « L'ensorcelé » et « Erotokritos » furent montés à Paris, Marseille, Londres, et « La malédiction pèse sur Kronos » : (une tragédie antimilitariste) en Grèce. Cependant, ses meilleures pièces (sa tragédie sur la Résistance « Quand le Soleil se cache » et son drame sur l'Amour universel « Le chemin des mouettes ») n'ont pas été encore montées. En dehors de ses nombreux articles et études, publiés en France, Belgique, Angleterre, Grèce, surtout sur la littérature et le théâtre et fort estimés : (« K.Z. s'exprime avec une profondeur de pensée, analogue à celle de l'œuvre de Maurice Maeterlinck, dont il s'est inspiré comme poète et penseur... », Chr. Lambrinos), Kostas Zaroukas a rendu de grands services aux relations franco-helléniques, présentant tant les plus grandes personnalités françaises, dans la meilleure revue de Grèce « Nèa Hestia » de l'académicien Pètros Charis, que les écrivains grecs les plus notoires, dans des revues francophones, tout en traduisant, « d'une verve re-créatrice », en français ou en grec réciproquement, leurs œuvres (comme par ex. « Le viol de Lucrèce » d'André Obey). K.Z. a traduit de même, en grec, les « Œuvres complètes » de F.G. Lorca ; sur ces traductions, l'helléniste, attaché culturel à l'ambassade d'Espagne à Athènes, Manuel Castro écrivait : « En lisant la version grecque du poète espagnol, on oublie qu'on ne lit pas l'original. » Les mêmes éloges ont connu, en Grèce, ses traductions en néogrec, du grec ancien, des tragédies (œuvres complètes) d'Eschyle, Sophocle et Euripide. Quand aux œuvres de K.Z. écrites en français, voici quelques opinions sur elles : « Enchaînés » est plein d'une émotion que vous avez su rendre dans sa douleureuse plénitude. » Dans votre tragédie « Quand le Soleil se cache » j'ai retrouvé, renouvelée, la présence de la grande tradition hellénique et, venue jusqu'à nous, la voix de la liberté à travers les âges. Oui, au sortir d'épreuves si cruelles, « Le soleil se cache » comme vous dites si bien et un poète comme vous nous aide à le retrouver. » - Jules Supervielle, 20/12/47. « Votre poésie rejoint les plus fameux chants de vos ancêtres. Le choc que j'ai ressenti en lisant et relisant vos poèmes, suffit à m'assurer de la noblesse de son inspiration et de la splendeur de son accent. » Maurice Bedel, 20/7/50. « J'ai été fort ému devant tant de résonances humaines, de grande beauté. » - Francis Guez-Gastambide, « La revue neuve », 1950. « J'ai pris connaissance de « Hellade », qui est un fort beau poème et que je serais très heureux de publier dans notre collection « Univers poétiques. » - Michel Briend, 5/9/1951, directeur de la Revue « Arts et lettres ». Paris. « Si je devais placer K.Z. dans la poésie de notre temps, je n'hésiterais point de le placer parmi les plus représentatifs et les plus inspirés de nos poètes. Car sa poésie est une poésie à l'échelle universelle, sans appartenir à aucune école. Je n'oublierai jamais combien je fus bouleversé, lorsque j'ai lu les « Enchaînés - Chapitre I » de K.Z. - Un poète immense, un poète profondément humain se trouvait devant moi. » - G.-H. Aufrère, Revue « Marches de France », n° 14, Belgique. « Kostas Zaroukas est une lyre noble et humaine, secouée par le vent d'une fugue de grande envergure, où irisent les couleurs tragiques de notre époque. » - Paul Gache, revue « Tour d'horizons », Paris, octobre, 1955.