Résumé
Peintre, céramiste, ouvrier d'art, architecte d'intérieur, décora- teur de théâtre et de cinéma, créateur de mobilier, écrivain, cri- tique d'art, Francis Jourdain fut tout cela, mais il fut aussi un homme mû par la passion de l'engagement. En témoigne son action au Secours popu- laire français dont il fut le président de 1945 à 1958, l'année de sa mort. Né en 1876 dans une famille de la grande bourgeoisie cultivée, Fran- cis Jourdain baigne dès son enfance dans un milieu d'artistes et d'écri- vains. Ami de Jules Vallès et de Louise Michel, son père Frantz Jourdain est un architecte reconnu dont le nom reste associé à la construction de la Samaritaine. Très jeune, grâce aux relations de ses parents, Francis Jour- dain côtoie les grandes figures de l'époque, que ce soient des intellectuels (Émile Zola, Alphonse Daudet, les Goncourt) ou des artistes (Monet, Alexandre Charpentier, Toulouse-Lautrec). Pacifiste et antimilitariste dès sa jeunesse, il devient le gérant du jour- nal anarchiste Le Libertaire. En 1912, il se rallie brièvement au PSU en compagnie de son « frère » Élie Faure. À la suite de la Révolution russe de 1917, il se rapproche des mouvements d'extrême gauche. Cofonda- teur avec Henri Barbusse des Amis de l'URSS, il est membre de la délé- gation française du Secours ouvrier international créé par Willy Mün- zenberg qui se rend en URSS en 1927 pour venir en aide aux victimes des pogromes et de la famine. Il s'engage de plus en plus dans le combat poli- tique et adhère en 1932 à l'Association des écrivains et artistes révolution- naires (AEAR) auprès de Gide, Aragon, Barbusse et Vaillant-Couturier. Très actif dans le combat antifasciste, il fait partie de plusieurs comités d'aide aux Républicains espagnols. Résistant, il est pourchassé par la Gestapo pendant la Seconde Guerre mondiale et adhère au Parti communiste en octobre 1944. Dans ce livre de souvenirs, l'auteur nous plonge au cœur de l'effervescence artistique et intellectuelle de la France de la IIIe République. Le peintre que fut Francis Jourdain y démontre son talent de portraitiste. D'un chapitre à l'autre, nous voyons défiler tout ce que Paris comptait de personnalités, d'Octave Mirbeau à Claude Monet ou Paul Cézanne, sans oublier la mouvance anarchiste de l'époque. (d'après la préface de Jean-Louis Leconte)