Résumé
« Pour rendre hommage à GD quoi de mieux que de céder la parole à notre ami commun, feu Alain Rey, cet autre poète, fou des mots :
- « GD est à la fois l'homme du MOT, ce vocale français paradoxal né d'une négation (« ne dire mot ») et celui de PAROLA, venue d'une trajectoire ouverte et céleste, la parabole, retombée parmi les humains : parole, parola, palabra. Il l'est comme tout vrai poète, et il l'est explicitement, par ses activités de critique, de poéticien, d'auteur, de commentateur de cet objet-livre un peu fou, recueil de mots et dictions, le dictionnaire » (Un poète, messager du langage, Giovanni Dotoli, p.19) ;
- « Son inspiration est enracinée dans une terre d'oliviers, d'expérience « paysanne », de rudesse travailleuse, de force vitale familiale, terre ensoleillée, lumineuse, dans le rythme nocturne des lunes croissantes et décroissantes, terre de bruits d'hommes et d'insectes, terre proche de la « mère méditerranée », terre de parole joyeuse et colorée ; terre de parole patoise (Giovanni dit en français « mon patois », non pas comme les savants « dialecte »), parole intime, première marche pour l'enfant vers le Langage, en passant par les grandes Langues fières de leurs chefs-d'uvre. Tout converge chez Dotoli vers les lumières, celle, durable, infinie, de la Genèse, celle vive et brève, du feu céleste, qu'on nomme en français éclair, en italien lampo (Un lampo l'Infinito). Ces deux pôles éblouis de l'inspiration poétique conduisent vers la Bible [
] » (Ibidem, p.22)
Quant à moi, je dirai tout simplement : pour accéder aux lumières des mots de Dotoli, il faut les prendre dans leur littéralité » (Salah Mejri, professeur à Sorbonne Paris Nord).